Il y a un an, l’effondrement d’un immeuble de la rue de Tivoli à Marseille provoquait la mort de huit personnes
par La Provence
Le 9 avril 2023, une explosion rue de Tivoli à Marseille souffle un immeuble et entraîne la chute partielle des deux bâtiments voisins. Retour sur ce drame qui a provoqué la mort de huit personnes. Dans la nuit de dimanche, il est 00h46 quand le numéro 17 de la rue de Tivoli situé dans le 5e arrondissement, s’effondre. Les marins-pompiers de Marseille sont alertés. En cinq minutes, le centre opérationnel des services de secours et d’incendie de Marseille, qui centralise les appels passés au 18 et au 112, enregistre entre 70 et 100 appels émanant du quartier du Camas. Le premier fourgon incendie arrive en moins de 5 minutes après les appels. Réveillés en sursaut, interrompus lors d’une soirée entre amis ou freinés dans une promenade nocturne, une cinquantaine de personnes lui indiquent les lieux de l’incident à grand renfort de cris et de gestes. Sur place, c’est l’effroi. Le bâtiment, un trois fenêtres marseillais du début du XXe siècle, n’est plus qu’un amas de gravats. Ses décombres, enveloppés d’un épais nuage de poussière, recouvrent le trottoir, les voitures et la route. Le numéro 17 a emporté dans sa chute une partie des numéros 15 et 19 adjacents. Le reste menace de tomber. Pour les secours, la priorité est d’évacuer la totalité des bâtiments voisins. Les secouristes mettent en sécurité 9 personnes prises au piège, réfugiées sur le toit-terrasse du numéro 19, dont le rez-de-chaussée est envahi par les gravats. À l’issue d’une première opération de reconnaissance, aucun habitant du numéro 17 ne se manifeste. Le premier bilan fait état de 11 personnes évacuées dont 9 indemnes. Deux victimes sont transportées à l’hôpital en urgence relative. La centaine de marins-pompiers, accompagnés de sapeurs-pompiers du Sdis 13, sont confrontés à une difficulté supplémentaire : un incendie s’est déclenché sous les décombres. Les marins-pompiers tentent de l’éteindre avec la plus grande précaution. Sous les gravats, des victimes ont peut-être survécu à l’effondrement et noyer le feu sous des litres d’eau pourrait réduire encore leurs chances d’en réchapper. À l’aide d’une grue de chantier, le déblaiement commence, avec un double objectif : atteindre le cœur du sinistre et accéder aux survivants. À ce stade, la chaleur et la fumée dues à l’incendie empêchent les chiens sauveteurs d’entrer en scène. Nul de peut dire combien de victimes se trouvent sous les décombres, mais huit à dix personnes ne répondent pas à leurs proches. L’espoir est mince, mais permis. Si les images des effondrements de la rue d’Aubagne le 5 novembre 2018 sont dans toutes les têtes, la comparaison est balayée par le maire de Marseille. Très vite, l’hypothèse d’une explosion liée au gaz est explorée. Au petit matin, vers 7h40, le numéro 15 s’effondre à son tour. La zone a été évacuée à temps, mais le nouvel amas de gravats réduit encore les chances de trouver des survivants. En milieu d’après-midi, les conditions sont enfin réunies pour permettre aux équipes cynophiles de travailler. Pendant ce temps, certains habitants doivent retourner chez eux le temps de récupérer quelques effets personnels. Les marins-pompiers les aident à prioriser leurs besoins : linge, moyens de paiement, traitements médicaux, nourrir un animal… Une quinzaine de minutes pour réunir le nécessaire. Au total, 33 immeubles sont évacués, soit 333 personnes délogées dans la rue et ses alentours. Parmi eux, 54 foyers, soit une centaine d' habitants du Camas, vont trouver un hébergement temporaire, mis à disposition par la Ville. Dès les premières heures du matin, la solidarité se met en place. Plus de six tonnes de dons vont être collectés en mairie des 4e et 5e arrondissements. Dans la nuit du 9 au 10 avril, à la suite des marquages par les chiens des équipes cynotechniques, deux corps sont extraits des décombres. Quatre autres sont découverts dans la journée du 10 avril. Les opérations de déblais et de recherche de victimes vont se poursuivre jusqu’au 12 avril, date à laquelle la procureure de la République de Marseille Dominique Laurens dresse un bilan définitif. 8 victimes, toutes identifiées : Jacky et Anna, 82 et 85 ans, et Nicole, 65 ans, vivaient au rez-de-chaussée du 17. Antonietta, 88 ans, au premier étage. Marion et Mickaël, 31 et 29 ans au deuxième. Jacques et Anne-Marie, 73 et 74 ans, résidaient au troisième niveau. La procureure sonne la fin des recherches. Le 28 avril, dans un communiqué, cette dernière annonce : l'enquête a permis de confirmer que la violente déflagration était "due au gaz" et avait "pris naissance au premier étage" de l'immeuble. Un appartement occupé par Antonietta Alaimo, une octogénaire qui vivait seule.
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