Actu-locale en vidéo

“Il est en train de couler”, à Marseille, la belle histoire du sauvetage de Mouhamed

par La Provence

« Se faire sauver comme cela à Bonneveine, ça ne s’invente pas », souri Xavier quelques minutes après avoir retrouvé Mohammed. En effet, ce jour-là, le jeune Sénégalais en a eu, de la veine. Alors qu’il venait de sauter d’un rocher pour se rafraichir, il perd pied et panique. Rapidement, il se retrouve sous l’eau. Personne ne voit la scène, qui se déroule entre deux rochers, dans un endroit masqué de la plage, en contrebas de la digue. Sans vraiment réfléchir, il se précipite sur Mouhamed Le seul qui aperçoive la tragédie qui est en train de se jouer, c’est Xavier, un ancien miliaire d’élite qui, comme tous les matins, est venu nager pour garder la forme. Sans vraiment réfléchir, il se précipite sur Mouhamed qui a depuis coulé et ne revient plus à la surface. Il aurait certainement suffi de quelques secondes de plus pour qu’il ne remonte jamais. Aguerri à la mer, Xavier ramène l'étudiant vers le bord, rapidement rejoint par le mystérieux Sofiane venu l’aider avec une bouée. Un autre bon samaritain que Xavier et Mouhamed aimeraient bien retrouver. « il aurait dû le laisser, il y en à trop ici » Sur le retour, l’ancien de la marine procède à une manipulation pour lui faire cracher l’eau ingérée dans la noyade. Ce sont ensuite les secours qui prendront le relais pour le conduire à l’hôpital. Sur le côté, les badauds scrutent la scène. Deux personnes auront même l'indignité de proférer des paroles racistes, « il aurait dû le laisser, il y en à trop ici ». Des paroles qui ne passeront pas pour Xavier, qui, sans perdre son calme, se permettra de les remettre à leur place. Une semaine après cet épisode, les deux hommes sont devenus amis. Si Mouhamed remercie Xavier et lui voue une éternelle reconnaissance, Xavier a promis de l’aider dans sa nouvelle vie en France, et de peut-être un jour l’accompagner à Paris pour lui faire visiter la capitale, d’où il est originaire. Une histoire qui mériterait certainement une médaille pour cet homme qui a voué sa vie à protéger la France et le monde, même s’il avoue avoir toujours fui les distinctions, certainement par humilité.