En soins palliatifs, un Provençal part à l'assaut du Kilimandjaro
par La Provence
Olivier Petit, 61 ans, est épatant. À ce cadre de l’industrie du silicone, on a diagnostiqué un cancer colorectal en stade 3, c’est-à-dire bien avancé, en mars 2020. "Je traînais ça depuis neuf ans, je pense. J’avais beaucoup de problèmes de fatigue, de malaises vagaux, mais à chaque fois, les analyses sanguines étaient impeccables." Après ses 50 ans, il a même effectué les dépistages recommandés. Deux fois négatifs : "Ce sont des analyses de selles. Si du sang est détecté, alors on doit passer une coloscopie". Pas de problème apparent pour lui. Ce sportif de toujours souhaite d’ailleurs alerter sur ce thème : "Plein de gens sont diagnostiqués au stade 3 ou 4. Même des jeunes, surtout ceux qui pratiquent du sport intensif parce que ça rend moins sensible à la douleur. Après le marathon de Salon, j’ai à nouveau été mal en point : fatigue, rectorragies sanglantes. Alors, j’ai encore fait analyser mes selles. Et toujours négatif, ce test… Il n’est pas fiable à 100%". Malgré le résultat négatif, il passe une coloscopie : "La gastro-entérologue m’a alors annoncé en mars 2020 : ’Vous vous faites opérer à l’hôpital Nord ou à Paoli-Calmettes'. J’ai compris…"Il commence la radiothérapie. Mai 2020, l’opération est un succès. "J’avais une stomie (ouverture créée dans le côlon pour évacuer les selles, dans une poche, NDLR) de protection et pendant l’été, j’allais courir avec." La poche est retirée à l’automne. Au printemps 2021, Olivier Petit passe un scanner de contrôle : "On a découvert des métastases au foie. Il a fallu opérer une première fois, avec de la chimiothérapie avant et après". Son cancer est passé au stade 4. Une ablation très localisée est pratiquée. Début 2022, les métastases progressent et pire, les médecins en trouvent de nouvelles. À nouveau, il subit des séances de chimiothérapie en vue d’une hépatectomie, une opération consistant à retirer une partie du foie.Avant cela, deux interventions pour dévier l’irrigation sanguine de cet organe sont réalisées. Et en mai 2023, 70% de son foie sont retirés. Deux mois sans bouger suivent. Une torture pour Olivier Petit qui ne rêve que de reprendre le footing. Septembre 2023, son état se dégrade brusquement lors d’une séance de chimiothérapie : "Je me mets à trembler, je suis incapable de me lever. On me transfère en service d’urgence puis en salle de déchocage pour la nuit. Les fonctions vitales n’étaient plus assurées", glisse-t-il calmement.Tous l’ont pris au sérieux tout de suite : "Ils me connaissent", sourit Olivier Petit. Reste maintenant à convaincre la championne Vanessa Moralès. Vive Facebook qui permet de trouver facilement des contacts : "On a commencé à échanger. 1/4 d’heure après, on se tutoyait et en deux coups de cuiller à pot, le projet était monté", résume-t-il. Ils passeront par la Western Breach, une voie fermée, la plus difficile, que Vanessa Moralès a l’autorisation d’emprunter grâce à son réseau et son palmarès. "C’est pas rigolo sinon", s’amuse le sportif.
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