Eco & Co, le magazine de l'économie en Hauts-de-France du mardi 20 septembre 2022
par Weo
Emission spéciale : L'avenir de l'eau dépend de nous Invités : Thierry VATIN, directeur de l’agence de l’eau Artois-Picardie, Alexis PETITPREZ, Responsable d’exploitation sur l’activités déchets, Paul RAOULT, président du SIDEN SIAN NOREADE. Au cœur de son dispositif innovant : un Eco-Parc de 300 hectares implanté à Blaringhem qui permet le traitement et la valorisation de près d’un million de tonnes de matières par an. Celles-ci sont collectées grâce à un réseau de 9 éco-sites basés à Calais, Dunkerque, Hazebrouck, Bailleul, Santes, Mouvaux et Arques pour la région Hauts-De- France et Fécamp et Grémonville pour la Normandie. Pour plus de 700 communes du Nord, du Pas-de-Calais, de l'Aisne et de la Somme, le SIDEN-SIAN, établissement public administré par les élus, constitue un outil de coopération intercommunale spécialisé dans le domaine de l'eau. Le SIDEN-SIAN, regroupe désormais l'ensemble des compétences à la carte des deux syndicats : l'Eau Potable, l'Assainissement Non Collectif, les Eaux Pluviales, la Défense Extérieure Contre l'Incendie et la Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations. Pour l'exploitation des services relevant de ses compétences, il est doté de deux Régies à simple autonomie financière. Le besoin en eau de l’Eco Parc de Blaringhem s’élève à 100 000 m3 / an. Cette eau était jusqu’à présent puisée dans le canal de Neufossé, à proximité du site Mais le groupe a pris conscience depuis quelques années que l’eau est une ressource rare et a décidé depuis 2019 d’entamer un projet de valorisation des eaux osmosées et des eaux pluviales afin de réduire la quantité d’eau puisée dans le canal. Le projet comporte 2 grandes parties : - Les eaux osmosées: D’où viennent-elles ? Des eaux de pluie qui ruissellent au travers de l’Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux et de l’eau issue de la dégradation des déchets. Ces eaux produisent des lixiviats (« jus de déchets ») qui sont collectés et traités dans des installations situées sur notre Eco-Parc. Que deviennent-elles ? A l’issu du traitement on obtient une eau osmosée (eau purifiée à 99,9 % sans matières chimiques ni résidus médicamenteux). Cette eau était jusqu’à présent renvoyée vers le milieu naturel puisqu’elle respecte les normes de rejets. Qu’est ce qui a changé ? Cette eau est aujourd’hui réutilisée dans nos process internes (fin de l’extraction d’eau dans le canal) : - Balayage des voiries - Lavage des bennes - Ligne de lavage plastique - Nettoyage des bâtiments - Les eaux pluviales Ces eaux étaient jusqu’à présents traitées avant de repartir vers le milieu naturel Qu’est ce qui a changé ? Le réseau d’assainissement a été intégralement revu. Il permet maintenant de retenir et de valoriser ces eaux afin de les utiliser dans les process internes en complément des eaux osmosées. Quels sont les bénéfices concernant la ressource en eau ? Aujourd’hui 90 000 m3 d’eaux osmosées et 10 000 m3 d’eaux pluviales sont réutilisées sur le site et évitent ainsi l’extraction de cette eau du canal. Quels travaux ont permis d’atteindre ces résultats ? - Création de bassins de rétention - Création de réseaux d’assainissement - Mise en place de systèmes de pompage Nous avons bénéficié d’un soutien technique et financier de l’Agence de l’Eaux pour ce projet. Entre janvier et fin aout la pluviométrie cumulée sur le site de Blaringhem était de 175 mm (au lieu de 400 à 500 mm habituellement). Des agriculteurs nous ont sollicité pour obtenir de l’eau. Il faut prendre conscience que l’eau est une ressource qui va devenir rare : un « or bleu » Sur le site nous avons encore de projets pour limiter l’extraction d’eau potable en valorisant plus d’eaux pluviales voire même en re potabilisant de l’eau. Noréade pour son projet d'exploitation des eaux d'exhaure des carrières de l'Avesnois : Point positif c'est un des premiers dossiers abouti pour l'usage d'eau non conventionnelle pour produire de l'eau potable. Au delà de ce dossier il est intéressant est de pouvoir sensibiliser sur l'utilisation des eaux non conventionnelles et l'idée d'utiliser une eau différente selon les usages (eau de pluie pour nettoyage, arrosage, sanitaires; eau de process pour recyclage ou nettoyage, eaux usées pour irrigation ou usages en step...) avec comme objectif premier de limiter les prélèvements dans la ressource en eau souterraine et de garder au maximum l'eau de qualité potable là où c'est nécessaire.
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