Des énormes nids de perruches sur le boulevard de Plombières

par La Provence

Tissés par une espèce rare de perruches le long du boulevard Plombières, à Marseille, les nids pèsent jusqu’à 200 kilos et abritent une dizaine d’oiseaux chacun. Leur multiplication est surveillée de près, alors que l’espèce est classée comme "invasive". Un étrange spectacle s’offre aux habitants du boulevard Guigou (14e), tout près de Plombières, entre la pharmacie et l’auto-école. Tissés par de rares perruches veuves à front blanc, des oiseaux dont on compte "quelques dizaines d’individus à Marseille" selon la Ligue pour la protection des oiseaux, ces nids atteignent la taille d’une cabane d’enfants. Impressionnant pour certains piétons ou automobilistes qui hésitent à passer ou se garer en dessous. "Ce dont il faut se méfier, c’est des fientes. Tout le pâté de maison est au courant !", plaisante Stéphanie, préparatrice en pharmacie. "Au départ, c’était une petite famille d’à peine trois ou quatre oiseaux. Elle vivait dans un palmier devant le Brooklyn (un immeuble d’habitation sur le boulevard Guigou, NDLR). Depuis qu’il a crevé, elles ont fait leur nid dans les platanes et se multiplient", renseigne l’un des clients de la pharmacie. De quelques-unes à 3 000 en 20 ans À ses côtés, l’agent d’entretien qui récupère les ordures ménagères l’assure : "J’en vois dans tout Marseille, de Borély à ici !". Le boulevard Chave, l’ancienne maternité à la Belle-de-Mai, sans oublier le parc du 26e Centenaire : les perruches vertes sont déjà présentes dans tous les secteurs de Marseille dotés d’espaces verts. D’après la Ligue pour la protection des oiseaux, la population de ces colonies culmine à 3 000 individus lors de la période de nidification, en hiver. Pour les scientifiques, l’incursion de cet oiseau sauvage d’Afrique ou d’Asie est forcément humaine : "Pas de doute, un collectionneur ou les héritiers d’un propriétaire d’oiseaux exotiques les ont remis en liberté. Les premiers nids sont ainsi apparus à Marseille en 1998. Ce qui est plus mystérieux, c’est leur facilité à s’adapter à la ville. Soit elles profitent de vivre en collectif pour se multiplier, soit elles mettent à profit les avantages propres aux milieux qu’elles colonisent, par exemple les cavités des platanes, très présents le long des grands axes urbains", éclaire Anaël Marchas, ornithologue et responsable de la cohabitation entre l’homme et l’animal à la Ligue pour la protection des oiseaux.

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