Dans la région, les trois-quarts des habitants seraient radins... mais l'assument très bien
par La Provence
Qu'on parle d'avare, de grippe-sou, de pingre, de rapiat ou encore, en provençal, de "raspi", le constat est bien là et reflète une réalité de plus en plus compliquée : une grande majorité des habitants de Provence-Alpes-Côte d'Azur font très attention à leur porte-monnaie. Une étude* révélée tout dernièrement par l'institut Ifop révèle en effet que 73 % des personnes interrogées dans la région se disent "économes", et 76 % sont du genre à passer du temps à recherche LA "bonne affaire". Ces pourcentages sont, certes, moins élevés que les chiffres français, qui sont respectivement de 83 et 78 %, mais cette tendance semble de plus en plus se développer."J'ai la fâcheuse impression d'être de plus en plus prise à la gorge sur le plan financier, malgré des revenus légèrement en hausse cette année et un travail prenant quasiment tout mon temps. Je m'adapte par conséquent et fais notamment attention à tous mes achats. J'ai ainsi banni tous les petits plaisirs et n'achète aujourd'hui plus que l'essentiel, en regardant automatiquement s'il y a des promotions ou des offres avantageuses. Cela me permet de faire face à un quotidien bien compliqué", explique Sophie Delphat, artisane installée depuis deux ans du côté de Salon-de-Provence.L'étude nationale de l'Ifop, comportant des données régionales, révèle que ce phénomène est plus accentué chez les jeunes, qui sont 83 % à traquer sans cesse la bonne affaire. C'est par exemple le cas de Vivien, étudiant boursier à Aix-Marseille Université. "Comme pas mal de mes camarades, je fais un régime intensif à base de pâtes... Il y a diverses raisons expliquant ce choix, comme la facilité de préparation ou la rapidité d'exécution. Mais c'est surtout le plan financier qui l'emporte dans le cas présent", explique l'étudiant de 22 ans. Et d'ajouter : "Je n'achète des habits que durant les soldes, et encore pas toutes les années. Par contre, je guette et recherche en permanence les activités gratuites, notamment pour les étudiants, pour les musées, les expositions..."De son côté, Alan, étudiant marseillais de 23 ans, revendique clairement son côté "radin". "Cela se traduit de différentes manières dans les faits. Par exemple, au niveau de l'alimentation, j'ai téléchargé une application m'informant de codes promotionnels. En parallèle, je n'hésite pas, bien au contraire, à récupérer des produits dont la date de péremption est dépassée ou en passe de l'être, mais qui sont toujours consommables."Le jeune homme avoue également, sur un autre plan, "ne pas prendre en charge la note lors du premier rencard. Ce n'est pas très galant et, je dois l'avouer, cela m'a fait "capoter" quelques coups, mais c'est ainsi...", sourit, gêné, le jeune homme, célibataire depuis deux ans !
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