"Avant, c'était le paradis ici" : le cauchemar des habitants de Consolat
par La Provence
Immeuble frappé de péril, cambriolages, incendies à répétition... Les habitants de la copropriété (15e) enchaînent les nuits blanches et s'organisent pour motiver une action des pouvoirs publics. Il n'y a qu'à regarder leurs visages pour s'en convaincre. Au bâtiment B de la résidence Consolat, les habitants ne dorment plus et ça se voit. À l'entrée B, personne ne peut expliquer la quinzaine d'incendies provoqués depuis fin novembre. Containers, voitures, halls, tout y passe. Jeudi dernier encore, deux poubelles et un véhicule ont été brûlés. Alors "on est aux aguets, aux fenêtres, pour appeler les pompiers à la première odeur de fumée", décrit Lena qui nous reçoit chez elle, au cinquième étage. Chez elle où il n'y a plus rien. Alors que la famille était en voyage fin décembre, leur appartement a été cambriolé, les auteurs ont emporté jusqu'aux vêtements et chaussures des enfants, le moindre objet de décoration, les meubles... "Ils n'ont laissé que la table à manger et les lits", décrit Ataoui, le père de famille. Depuis, la plus jeune, terrorisée, dort dans la chambre de ses parents. L'aînée a dû arrêter de travailler parce qu'elle non plus ne dort plus. Et deux jours après le cambriolage, c'est finalement l'ascenseur qui a été incendié, resté en l'état depuis. "Le jeune locataire du 9e étage loue un T2 à 900 euros. Craignant pour sa sécurité et privé d'ascenseur, il est retourné vivre chez sa mère", avance Lena. Au deuxième, Soukaïna entrebâille sa porte, son bébé dort. L'incendie de l'ascenseur l'a marquée durablement, ce sont les pompiers qui l'ont réveillée pour lui venir en aide. Autant d'incendies qui ont poussé l'administrateur judiciaire AJassociés, mandaté en 2023 à Consolat, à porter plainte à plusieurs reprises et à faire réparer la porte d'entrée dont les vitres ont explosé sous le poids de la chaleur. Reste qu'au premier étage, Pauline, elle, veille chaque soir jusqu'à 1 heure du matin passée. La propriétaire vit ici depuis 1965. L'histoire se répète dans les grandes copropriétés de la ville : "Avant, c'était le paradis ici et puis tout a commencé à se dégrader." Parce que les bailleurs ont commencé à manquer de vigilance, parce que des habitants sans titre ont investi les appartements vides et que les dettes se sont creusées, parce que les marchands de sommeil ont, hélas, une imagination infinie. "C'est du gâchis, regardez la vue qu'on a."
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