Après La Ciotat, les vélelles envahissent Marseille et son vallon des Auffes

par La Provence

Elles ont mis un peu de couleur bleu dans le gris du week-end. Mais ont aussi un peu inquiété ceux qui ne les avaient jamais vues. Alors, qu’on se rassure, ces animaux bleus et blancs échoués sur les plages de La Ciotat depuis dimanche 10 mars ne sont nullement urticants, et leur présence n’est pas la conséquence d’un énième dérèglement des écosystèmes dû au réchauffement climatique. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la vélelle - c’est son nom vernaculaire, les scientifiques la nomment plutôt Velella velella - n’est pas classée parmi les méduses, c’est une espèce appartenant à l’embranchement des cnidaires pélagiques - c’est-à-dire qui flottent. Cette espèce vit d’ordinaire en plein océan, et peut arriver sur le littoral européen d’Atlantique et de Méditerranée. Mais pourquoi ont-elles envahi les plages ce week-end ? Une odeur pestilentielle "C’est tout à fait commun, ça arrive généralement au printemps, nous explique Thierry Thibaud, professeur d’écologie marine à l’université Aix-Marseille et chercheur au laboratoire Embio. La pluie favorise la production de phytoplancton, qui engendre une augmentation du zooplancton dont les vélelles se nourrissent." À lire aussi : La Ciotat : la Ville souhaite acquérir quatre établissements de plage... qu'un particulier est en train d'acheter Si on comprend bien, l’augmentation de la ressource a permis à cette espèce de se multiplier. Mais cela n’explique pas pourquoi une bonne partie de sa population, s’est retrouvée l’anneau cartilagineux dans le sable… "La vélelle est pourvue d’une partie triangulaire qui se dresse hors de l’eau et fonctionne comme une voile, poursuit le scientifique. Conséquence : le vent les pousse." Un phénomène "tout à fait naturel" Et quand Éole souffle comme ces derniers jours vers les terres, elles finissent par s’y échouer "pour le plus grand bonheur des oiseaux qui les mangent". L’inconvénient ? Si la vélelle n’est pas urticante, elle a le potentiel de dégager une odeur pestilentielle lors de sa décomposition. À lire aussi : Les Jardins de l'espérance font revivre les restanques à La Ciotat S’il est désagréable, il s’agit toutefois d’un phénomène "tout à fait naturel". Mais d’autres, plus exceptionnels, pourraient bien survenir sur nos côtes, selon le spécialiste d’écologie marine. "En Méditerranée orientale, d’Israël à la Grèce, on voit arriver de nouvelles espèces de méduses qui ont été introduites par le canal de Suez. Elles s’adaptent, et migrent lentement vers le nord." Jusqu’au jour où on les retrouvera peut-être dans la plus belle baie du monde…

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