Le Venezuela englué dans la crise

par euronews-fr

Les manifestations dégénèrent au Venezuela, et la division se creuse. Dans les rues du pays, les affrontements entre anti et pro gouvernement ont déjà fait plusieurs morts et des dizaines de blessés. Les étudiants et l’opposition protestent depuis une dizaine de jours contre la politique économique du gouvernement Maduro. Craignant une tentative de coup d‘État, le président a renforcé la sécurité.Un an après la disparation d’Hugo Chavez, Nicolas Maduro peine à contenir la zone de turbulences que traverse le pays. Il se dit engagé dans une “guerre économique” avec le secteur privé et l’opposition. Grandes entreprises et patrons sont accusés de gonfler les prix et de manquer de patriotisme économique. Le gouvernement a donc décidé d’une loi interdisant les marges supérieures à 30 %, et envoie même l’armée dans les magasins pour superviser les prix.L’inflation s’est envolée et a atteint 56 %. Le taux de change officiel est de 6 bolivars 30 pour un dollar. Sur le marché noir, le billet vert peut s‘échanger jusqu‘à 70 bolivars. De plus, le pays a vu sa dépendance à l‘égard des exportations pétrolières augmenter de 20 % en 17 ans. Et pour parfaire le tableau, la corruption est galopante.Une corruption que le gouvernement attribue à cette “bourgeoisie parasitaire’‘, à ce ‘‘capitalisme spéculatif”. L’opposition lui renvoie la balle. Cette situation économique engendre des pénuries de bien de consommation courantes. Le Venezuela importe pratiquement tout. Les produits alimentaires de base font défaut depuis des mois dans tous les supermarchés.L’autre plaie du pays, c’est la criminalité. Le gouvernement n’a plus sorti de chiffres officiels entre 2006 et 2012, ses estimations étant largement en dessous des chiffres avancés par l’observatoire vénézuelien de la violence. 4 500 homicides en 1998, plus de 21 000 en 2012, soit l’un des plus forts taux de criminalité au monde. Il y circulerait entre 3 et 18 millions d’armes pour quelques dizaines de milliers de permis officiellement accordés.Criminalité, corruption, inflation, pénuries… Les maux qui rongent le Venezuela n’ont pas fini de fragiliser le successeur d’Hugo Chavez et de renforcer la contestation.

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