Le témoignage poignant d'un réfugié rohingya

par euronews-fr

C’est dans la boue que les réfugiés rohingyas se bâtissent des abris. Des camps de tentes en plastique et bambous surgissent, comme ici à Thaingkhali où 10 000 personnes tentent de s‘établir. Ils sont 600 000 à avoir fui la Birmanie depuis le mois d’août. Au total, 900 000 se sont réfugiés au Bangladesh depuis le début de la crise. Et la situation est à ce point critique dans ces camps où les réfugiés manquent de tout, que les autorités bangladaises envisagent une campagne de stérilisations volontaires pour limiter l’explosion démographique. Les distributions de contraceptifs seraient un échec…Au milieu de cette détresse, des destins tragiques. Comme celui de la famille d’Alam Jafar. Il a fui la Birmanie, comme tout son village, et s’est embarqué à bord d’un bateau qui a sombré. C‘était le 29 septembre. Il a perdu, sa femme et ses trois enfants : “Pourquoi ai-je emmené mes enfants pour les laisser mourir dans l’eau ? Je ne peux plus dormir avec tout ce qui s’est passé.“ Le voyage en bateau devait durer deux heures, mais de nuit, par mauvais temps, il s’est transformé en un cauchemar de 18 heures. Alam Jafar transportait ses jumeaux de deux mois sur son dos, sa femme tenait la main de leur fils de 7 ans. Une vague les as emportés. Quant à lui…“Mes enfants m’entraînaient sous l’eau… On allait tous se noyer, quand je l’ai compris, j’ai ouvert ma chemise et je les ai laissés partir.“ Alam Jafar ne s’en remet pas, il pense parfois rentrer en Birmanie pour se suicider. Sa foi est la seule chose qui l’arrête, dit-il. Pour les Nations unies, cet exode massif des Rohingyas est le pire que connait l’Asie depuis les Boat-people de la guerre du Vietnam. Avec APTNPHOTOS. Rohingyas : des dessins d’enfants pour raconter l’horreur https://t.co/ZgYHfb9huG pic.twitter.com/VmImVyYumH— L’Obs (@lobs) 24 octobre 2017

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