Iran : à Neauphle-le-château, le souvenir de l'ayatollah Khomenei encore très présent

par France 24 FR

Le 2 février, à Neauphle-le-Château, dans les Yvelines. Une foule inhabituelle vient troubler le calme routinier de ce quartier pavillonnaire de banlieue parisienne. Chaque année, depuis 40 ans, des partisans de la république islamique se retrouvent pour commémorer le retour en Iran de l'ayatollah Khomeini, après plusieurs années d'exil dans cette bourgade de France. Parmi eux, des Libanais, des Algériens et des Iraniens assistent à la cérémonie, organisée chaque année par des associations d'obédience chiites soutenues par l'ambassade d'Iran en France. L'un d'entre eux se rappelle avoir rencontré l'imam Khomeini à Téhéran. « Je l'ai vu moi-même, de mes propres yeux, se souvient-il. Quand je l'ai vu, j'étais tellement enthousiaste que j'ai essayé de grimper car il était au-dessus et on m'a arrêté, on m'a dit calme toi tu vas le voir, c'est un bon souvenir.» C'est dans ce petit village d'à peine 3000 habitants que l'ayatollah Khomeini se réfugie en octobre 1978, après 14 années d'exil en Irak et en Turquie. Il quittera Neauphle-le-château le 1er février 1979 pour faire un retour triomphal en Iran, à bord d'un avion d'Air France. Le 11 février, il proclame la victoire de la révolution islamique. C'est la fin de 2500 ans de monarchie et le début de la première théocratie chiite du monde. C'est donc depuis Neauphle-le-château, à plus de 4000 kms de Téhéran, qu'est née la république islamique. « On ne voyait pas Khomeini parce qu'il restait dans son pavillon où il résidait, se souvient Olivier Da Lage, journaliste à RFI présent à Neauphle en 1979. Il traversait une petite rue pour aller de l'autre côté, où un autre pavillon était loué. Dans le jardin, il y avait une tente qui servait de mosquée, donc plusieurs fois par jour il s'y rendait pour la prière. On savait que le centre du monde était temporairement, on savait que c'était temporaire et on voulait voir ça. Mais vraiment on ne pouvait pas imaginer ce qu'il se passait dans sa tête, et encore moins ce qui allait se passer après ». La maison longtemps fermée au public est aujourd'hui détruite. Le gouvernement iranien aimerait faire de ce terrain un musée. La demande est restée sans réponse des autorités françaises.

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