Egypte : la condamnation de trois journalistes, nouveau pas dans la dérive autoritaire

par euronews-fr

“Un coup choquant porté à la liberté d’expression”, c’est ainsi que les médias internationaux qualifient les peines infligées aux trois journalistes en Egypte, soulevant une levée de boucliers à l‘étranger.Depuis leur arrestation en décembre, de nombreux rassemblements pacifiques ont eu lieu à travers le monde, de Sydney à Gaza et Istanbul, dénonçant un simulacre de justice.Le parquet n’a pas été en mesure d’apporter des éléments prouvant les liens des journalistes avec les Frères Musulmans. Les documents présentés au cours du procès, extraits de leurs ordinateurs, ont consisté en quelques vidéos de courses de chevaux diffusées sur la chaîne Sky News Arabia, un documentaire de la BBC tourné en Somalie et encore une collection de photos personnelles… Un quatrième journaliste d’Al-Jazeera, Abdullah al Shamy, en grève de la faim plus de 130 jours, et très affaibli, a finalement été relâché la semaine dernière. “Je faisais simplement mon travail de journaliste, et les autorités le savaient, et pourtant cela, j’ai été détenu pendant 266 jours” raconte-t-il ici.Dès le début, Al-Jazeera a réclamé leur libération, et demandé le soutien des autres médias internationaux. “Nous voulons que nos collègues soient relâchés immédiatement. Ce sont des journalistes qui font simplement leur travail, qui rapportent toutes sortes d’histoires sur l’Egypte” a martelé Bernard Smith, journaliste de la chaine à Doha.Depuis le coup d’Etat de juillet 2013, la chaîne Al-Jazeera est dans le collimateur du régime militaire… En un an, les bureaux d’Al-Jazeera en Egypte ont été fermés par les autorités, accusés d’accointance avec les Frères musulmans.Le Qatar qui finance la chaine Al Jazeera, soutient ouvertement Mohamed Morsi le président déchu, et critique vivement la répression menée contre les membres de la confrérie. En un an, plus de 15.000 personnes ont été arrêtées, dont des centaines ont été condamnées à mort ou à la prison à perpétuité, dans des procès expéditifs.Le verdict d’aujourd’hui laisse craindre de nouvelles dérives autoritaires du régime d’Al-Sissi, élu il y a à peine trois semaines. Il intervient quelques jours après la condamnation à mort de 183 islamistes présumés, dont le chef spirituel de la confrérie, Mohammed Badie.

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