Après plus de 2 heures 30 de débats, le conseil municipal de Grenoble a validé hier soir le port du burkini dans toutes les piscines de la ville

par morandini

Le conseil municipal de Grenoble a validé lundi une modification du règlement intérieur des piscines de Grenoble se traduisant par l'autorisation du port du burkini, un sujet qui a suscité une polémique politique nationale. La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.Plus d'une centaine de manifestants anti-burkini menés par l'opposition municipale s'est rassemblée au pied du bâtiment accueillant -sous bonne garde- la réunion du conseil municipal, scandant "Piolle démission !" et arborant des pancartes proclamant des slogans comme "Faut pas se voiler la face, burkini = mysogynie".Le maire écologiste Eric Piolle a ouvert la séance en confirmant que le conseil allait débattre "de la liberté vestimentaire des femmes dans l'accès aux piscines publiques de Grenoble" malgré les appels à supprimer cette question de l'ordre du jour. Il a appelé à le faire dans "l'écoute et la tolérance".Il a dénoncé "les injonctions sur le corps des femmes" et ceux qui "s'autorise(nt) à commenter de façon plus ou moins menaçante l'apparence physique des femmes et leur façon de s'habiller" en rappelant que Grenoble, de par son passé, est "une ville féministe". M. Piolle n'a de cesse de répéter que le burkini est un "non-sujet". Selon lui, la modification du règlement intérieur des piscines municipales ne vise qu'à "lever les interdits vestimentaires aberrants".Il a reçu le soutien d'une centaine de personnalités dont des féministes qui estiment dans une récente tribune que "personne ne doit être stigmatisé jusque dans les bassins en raison de son choix de maillot".Pour ses opposants, le burkini constitue un symbole flagrant d'oppression de la femme et s'apparente au voile intégral que les talibans viennent de réimposer à la gent féminine en Afghanistan.En quelques semaines, et alors qu'approchent les élections législatives, le débat a viré à la tempête politique, les deux camps s'affrontant à coups de tribunes, pétitions et prises de position musclées.M. Piolle "ne se rend pas compte du mal qu'il est en train de faire à nos valeurs républicaines", estime Prisca Thévenot, une des porte-parole du parti de la majorité présidentielle LREM.

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