Un paraplégique a réussi à remarcher grâce à une avancée scientifique spectaculaire
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Un Hollandais de 40 ans, Gert-Jan, a pu remarcher après qu’une équipe d’ingénieurs et de neuroscientifiques français et suisses a réussi à rétablir la communication entre son cerveau et sa moelle épinière, rapporte Le Parisien.
Remarcher lorsque l’on est paralysé, pour beaucoup, c’est un rêve qui semble inaccessible, mais pour Gert-Jan, c’est la réalité. Une équipe d’ingénieurs et de neuroscientifiques français et suisses a réussi à rétablir la communication entre le cerveau et la moelle épinière abîmée de ce Néerlandais, comme le raconte Le Parisien. Il s’agit de la première fois qu’une personne atteinte de paralysie réussit à retrouver l’usage de ses jambes.
“Le système que l’on a créé décode les signaux électriques générés par le cerveau lorsque nous pensons à marcher. Il convertit l’intention de mouvement en action”, a expliqué Guillaume Charvet, responsable du programme au CEA de Grenoble. Les chercheurs grenoblois, avec ceux de l’École polytechnique de Lausanne (EPFL), planchent sur ce programme depuis quinze ans. En 2019, grâce à un exosquelette contrôlé par la pensée, le centre alpin avait déjà réussi à faire bouger Thibault, un jeune homme paralysé des quatre membres. Mais, aujourd’hui, plus besoin d'un exosquelette mais d’un déambulateur, d’un ordinateur portable et d’un casque connecté.
Une avancée importante, mais inutilisable dans la vie de tous les jours
Auparavant, il lui était impossible de ne serait-ce qu’avancer l’un de ses pieds. La lésion sur sa moelle épinière subie lors d’un accident de vélo empêche Gert-Jan de tout mouvement. Grâce aux seize électrodes disposées dans la partie dorsale de sa moelle épinière, dans la région contrôlant les muscles des jambes, et connectées à un stimulateur positionné à la surface du cerveau, cela est à nouveau possible.
Une prouesse technique donc, mais aussi physique pour le Néerlandais qui a dû s’atteler à près de quarante séances pour apprivoiser tout le système. Pour autant, il l’utilise rarement plus de trente minutes, l’équipement étant bien trop fatigant. L’espoir renaît donc, pour les patients comme pour les médecins. Il en faudra malgré tout bien plus pour que les 3,5 millions de Français dits à mobilité réduite, dont quelque 650 000 en fauteuil roulant, retrouvent une motricité totale. Comme le souligne Estelle Peyrard, spécialiste des questions technologiques à l’APF France handicap, au Parisien : “Les progrès technologiques ne doivent pas faire oublier que des milliers de personnes pourraient avoir une autonomie de déplacement si les villes, les bâtiments publics, les transports en commun, les commerces étaient accessibles !”
publié le 24 mai à 22h09, Orange avec 6Medias