Pollution de l'air : les enfants des ménages les plus aisés et les plus modestes surexposés
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Selon une nouvelle étude du ministère de la Santé, les enfants des ménages les plus aisés et les plus modestes sont surreprésentés dans les cas d'hospitalisations pour des problèmes respiratoires après une exposition à la pollution de l'air.
Le constat est sans appel. D'après une étude menée par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Dress) et publiée jeudi 4 janvier, en France, tous les enfants ne sont pas exposés de la même manière à la pollution de l'air, rapporte Midi Libre. En effet, d'après cette étude, au-delà des différences géographiques, les enfants des ménages les plus modestes et les plus privilégiés sont plus exposés à la pollution aux particules fines.
Mais alors comment expliquer ce constat ? Tout d'abord, la majeure partie de la pollution atmosphérique se situe dans les villes, là où vivent les ménages les plus aisés et donc où ils sont le plus exposés. Ensuite, les "grandes aires urbaines" font elles aussi l'objet d'une forte exposition à la pollution atmosphérique, là où bien souvent, les foyers les plus modestes sont installés.
Les plus modestes plus sujet à l'hospitalisation
Toujours selon l'étude du ministère de la Santé, près de 10% des enfants concentrent à eux seuls l'essentiel des effets sanitaires en cas de hausse de la pollution, et ce, avant d'avoir atteint leur premier anniversaire.
Si les enfants des ménages les plus modestes et les plus aisés subissent de la même manière les effets de la pollution de l'air, reste que les plus modestes sont ceux qui paient généralement le prix le plus lourd. "Ils sont 1,9% à être admis à l'hôpital en urgence pour asthme avant leur troisième anniversaire, contre 1,2% des plus aisés", explique l'étude qui précise que : "Concernant les hospitalisations en urgence pour bronchiolite avant le deuxième anniversaire, les différences sont encore plus marquées, avec un risque doublé pour les plus modestes."
Les délivrances de médicaments contre l'asthme sont quant à elles plus importantes chez les foyers les plus aisés, et donc moins élevées chez les ménages plus modestes.Enfin, l'étude de la Dress révèle que chaque année en France, environ 11 000 enfants de moins de trois ans sont admis en urgence à l’hôpital, et jusqu'à 28 000 pour bronchiolite. Pour le service de statistique public, pas moins de 2 000 hospitalisations pour bronchiolite et 1 800 pour asthme pourraient être évitées en préservant "les enfants de moins de 1 an d'une quinzaine de jours d'augmentation importante de leur exposition aux principaux polluants atmosphériques".
publié le 6 janvier à 14h15, Kévin Comby, 6Medias