Japon : les autorités s’inquiètent de la hausse d’une maladie "mangeuse de chair"
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Ces derniers mois, une maladie surnommée "mangeuse de chair" progresse au Japon de façon inquiétante. La maladie peut entraîner la mort dans les cas les plus graves.
Le Japon est actuellement confronté à une maladie "mangeuse de chair" potentiellement mortelle. Une grande partie de l’archipel est touchée, rapporte 20 Minutes. Le pays fait, en effet, face à une hausse des cas de syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS) ces derniers mois. La maladie est causée par des bactéries : les streptocoques du groupe A (SGA).
Depuis son premier signalement en 1992, le SCTS a peu circulé, avec 100 à 200 cas dénombrés. Mais ce nombre a été porté à 941 pour la seule année 2023, selon l’Institut national des maladies infectieuses (NIID). Même constat en 2024 puisque, entre le 1er janvier et le 17 mars, 422 cas ont déjà été comptabilisés. Dans les cas les plus graves, le SCTS peut provoquer une nécrose des tissus qui recouvrent les muscles, d’où son surnom de maladie "mangeuse de chair". Le traitement se fait avec des antibiotiques. En cas de complications graves, l’amputation est prescrite.
30 % des cas sont mortels
Le Pr Ken Kikuchi, professeur de maladies infectieuses à l’université de médecine des femmes à Tokyo, a déclaré au Guardian être "très préoccupé" par cette hausse brutale des cas. 30 % des cas de SCTS sont mortels et les personnes âgées sont les plus à risque, même si le taux de mortalité chez les personnes de moins de 50 ans reste élevé.
Selon le ministre de la Santé Keizo Takemi, cette flambée des cas est probablement liée au rebond des maladies respiratoires et à la pandémie de Covid-19. "À mon avis, plus de 50 % des Japonais ont été infectés par le Sars-CoV-2", a jugé le Pr Kikuchi. "Le statut immunologique des personnes remises de la Covid-19 pourrait avoir modifié leur sensibilité à certains micro-organismes." Pour éviter la contamination au SCTS, les autorités veulent "que les gens prennent des mesures préventives, comme garder leurs mains propres et respecter les règles sanitaires en cas de toux".
publié le 22 mars à 11h14, Lilian Moy, 6Medias