Société

Grippe aviaire : faut-il s’inquiéter du virus qui frappe les bovins américains ?

© Pixabay (Photo d'illustration)

Habituellement retrouvé chez les oiseaux, le virus H5N1 s’est propagé dans plus d’une trentaine d'élevages bovins au sein de différents États américains. S’il ne semble pas être très dangereux pour l’homme, l’OMS recommande de respecter certaines prérogatives, rapporte Le Figaro.

La grippe aviaire met les États-Unis en alerte. Contrairement à d’habitude, le virus H5N1 ne se propage pas au sein d’élevages de volailles, mais de bovins. Il y a un mois et demi, il est apparu dans un élevage de vaches laitières situé au Texas, rapporte Le Figaro. Depuis, il est présent dans neuf États américains et aurait ainsi touché 39 fermes. Néanmoins, aucune bête n’en serait morte.

Quant à savoir comment le virus est parvenu à s’introduire chez les vaches, Bruno Lina, virologue et directeur du centre national de référence sur la grippe indique que "la première contamination est probablement liée au fait qu’aux États-Unis, certains éleveurs nourrissent leurs vaches avec de la litière utilisée pour les oiseaux". Pour autant, la manière dont il s’est propagé reste encore floue, ajoute le quotidien. Cependant, "une étude non encore publiée suggère que les cellules épithéliales dans la mamelle disposent de récepteurs proches de ceux qui favorisent la multiplication du virus chez l’oiseau", détaille Jean-Luc Guérin, professeur de pathologie aviaire à l’école nationale vétérinaire de Toulouse, au Figaro. Ce qui pourrait être une piste menant, entre autres, aux trayeuses.

Des risques modérés mais concrets

Aux États-Unis, plusieurs personnes se sont plaintes de symptôme, avec, principalement, "une rougeur des yeux" selon les autorités, similaire à celle causée par une conjonctivite, souligne BFMTV. Sur plus de 220 personnes testées, une seule, un fermier texan, s’est vu contaminé. Le patient a été isolé et soigné grâce à un médicament antiviral utilisé pour la grippe, précise la chaîne d’information en continu. D’après les conclusions du professeur Lina, "le scénario le plus probable est que cet individu se soit contaminé en se touchant les yeux après avoir manipulé les pis d’une vache ou une trayeuse".

Les risques seraient, à la vue de la faible contamination, notamment entre humains, plutôt réduits pour l’homme. Néanmoins, si le virus vient se loger au niveau de l’alvéole pulmonaire et pas sur l’oeil, les conséquences peuvent être plus graves qu’une simple conjonctivite, alerte La Dépêche. Selon l’OMS, 463 personnes en sont mortes entre 2003 et le 1er avril 2024. La consommation de produits laitiers ne serait pas non plus trop risquée, puisque la pasteurisation permet de tuer le virus. L’OMS recommande toutefois de ne pas consommer de produits qui n’auraient pas été sujets au procédé mis au point par Louis Pasteur, ni de manger de la viande pas assez cuite, poursuit Le Figaro. Actuellement, aucune trace de cette souche du virus n'a été relevée en Europe, atteste le quotidien.

publié le 9 mai à 08h20, Théo Rampazzo, 6Medias

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