Société

Coronavirus : une expérience sur des souris "humanisées" suscite la controverse

© Pixabay

Dans une étude, des chercheurs chinois ont mis en relief "le risque de propagation chez l’homme" d’un virus proche du SARS-CoV-2. Pour certains experts, cette recherche ne doit pas conduire à des interprétations alarmistes, rapporte Le Parisien.

Quatre ans après l’apparition du Covid-19, le sujet reste sensible. En témoignent les nombreux commentaires observés sur les réseaux sociaux à la suite de la publication d’une étude controversée sur le "risque de propagation chez l’homme" d’un type de coronavirus appartenant à la même famille que le SARS-CoV-2, à l’origine de la pandémie. Des scientifiques chinois ont réalisé une expérience sur des souris "humanisées" afin d’évaluer les effets de ce coronavirus, comme le rapporte vendredi 19 janvier Le Parisien. La recherche est parue sur le serveur biorxiv, qui recense des prépublications validées par des experts mais non communiquées dans des revues. Dans cette expérience, les scientifiques ont manipulé le virus GX_P2V sur des rongeurs pourvus d’un récepteur humain baptisé ACE2. L’expérience s’est soldée par la mort des quatre souris. Ces résultats, bien que potentiellement sources d’angoisse, doivent être relativisés selon la directrice de recherche au CNRS, Florence Debarre.

Un virus non mortel pour les hommes

Interrogée par Le Parisien, la scientifique a estimé que cette expérience démontre que des "souris humanisées d’une façon particulière meurent quand on leur donne ce virus qui vise le récepteur ACE2". En 2023, une autre étude avait pourtant mis en évidence la résistance d’autres souris à l’inoculation de ce virus. Il faudrait donc mettre en exergue les "caractéristiques des souris" plutôt que celles du "virus", a affirmé la chercheuse.

Ce dernier s’avère-t-il donc mortel pour les hommes ? Sur X, des comptes complotistes, repris par certains médias, l’ont affirmé, comme l’a relaté L’Express. Pourtant, les experts répondent par la négative. "C’est factuellement une erreur", a rebondi le directeur de recherche au CNRS Bruno Canard, auprès du quotidien. En revanche, il constitue un "warning (avertissement, NDLR)", d’après lui.

publié le 19 janvier à 16h00, Antoine Grotteria, 6Medias

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