Consultations médicales : la part des mutuelles dans le remboursement pourrait passer de 30 à 40 %
© Pixabay. - Vers une nouvelle hausse des tarifs des complémentaires santé (photo d'illustration).
Selon Les Echos, le gouvernement aurait mis sur la table la possibilité d’augmenter de 30 à 40 % la charge des mutuelles dans le remboursement des consultations médicales. Un tel transfert de charges de l'Assurance maladie vers les complémentaires induirait nécessairement une hausse des cotisations pour les assurés.
De 30 à 40 %. C’est le saut de géant que pourrait effectuer la part des complémentaires santé dans le remboursement des consultations médicales, selon une information du quotidien Les Echos. Si les principales intéressées ont indiqué, dans des propos relayés par BFMTV, ne pas avoir été mises au courant d’un tel projet, une décision dans ce sens serait lourde de conséquence.
Dans sa déclaration de politique générale du 1er octobre, Michel Barnier a donné un cap clair : réduire, coûte que coûte, le déficit public. Et celui de la Sécurité sociale y contribue grandement. Il est actuellement estimé à 17 milliards d’euros en 2024, contre 16,6 milliards prévus en mai. Rien d’étonnant, donc, que cette possibilité de transfert soit évoquée alors que la présentation du budget de la Sécurité sociale approche. "On anticipait bien que compte tenu des quelques impasses budgétaires, (…) d’une manière ou d’une autre les complémentaires santé seraient mises à contribution", a ainsi indiqué Thomas Colin, directeur des marchés produits chez la complémentaire santé paritaire Malakoff Humanis, dans des propos repris par la chaîne d'information.
Une hausse de "2 à 2,5 %" des remboursements
Mais derrière ce potentiel transfert depuis l’Assurance maladie, qui rembourse donc pour l'heure 70 % des consultations médicales, c’est bien la charge qui pèse sur les mutuelles qui va augmenter. Et donc, in fine, les cotisations versées par les assurés. Il faudrait compter sur un coût pour les mutuelles "probablement de l’ordre d’un milliard d’euros" et donc une hausse de "2 à 2,5 %" des remboursements, selon Thomas Colin. "Plus d’1,2 milliard d’euros", pour être exact, selon les dires d’Éric Chenut, président de la Mutualité française. Une augmentation qui sera "forcément répercutée sur les cotisations", a-t-il ajouté. Et ce, alors que les tarifs des mutuelles ont déjà augmenté de 8,1 % en moyenne en 2024. Le ministère de la Santé n’a pour l’heure pas voulu confirmer l’information obtenue par les journalistes des Echos.
publié le 3 octobre à 20h19, Caroline Chambon, 6Medias.