Société

Cancers : les produits contenant des émulsifiants accroîtraient les risques

Selon une étude de l’Inserm, publiée mardi 13 février, de nombreux produits alimentaires contiendraient des émulsifiants, des additifs qui augmenteraient le risque de développement de cancers, notamment du sein et de la prostate.

Gare aux émulsifiants. C’est le cri d’alerte lancé par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dans un rapport publié le mardi 13 février. Dans ce texte, qui se fait l’écho de travaux réalisés par des chercheurs et chercheuses de l’Inserm, d’INRAE, de l’Université Sorbonne Paris Nord, de l’Université Paris Cité et du Cnam, un lien pourrait être établi entre la consommation de ces additifs et la favorisation du développement de cancers.

L’Inserm explique avant tout que les émulsifiants sont particulièrement présents dans les aliments ultra-transformés, tels que les pâtisseries, les gâteaux, les glaces, les barres chocolatées ou encore les pains, et servent à "améliorer leur apparence, leur goût, leur texture et leur durée de conservation".

"Mieux protéger les consommateurs"

Les chercheurs ont donc réalisé leur étude en se basant sur l’analyse de 92 000 adultes, dont 79% de femmes et dont l’âge moyen était de 45 ans. Toutes ces personnes, qui ont participé à l’étude NutriNet-Santé, ont, de 2009 à 2021, renseigné "tous les aliments et boissons consommés et leur marque sur au moins 3 journées d’enregistrements alimentaires" et dont la quantité d'additifs a été relevée. Durant cette étude, 2 604 cas de cancers ont été diagnostiqués.

"Après un suivi moyen de 7 ans, les chercheurs ont constaté que des apports plus élevés en monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E471) étaient associés à des risques accrus de cancers au global, de cancers du sein, et de cancers de la prostate", détaille ainsi l’étude, qui a également pris en compte tous les autres facteurs de risques existant, précise l’Inserm.

Rien de certain, donc, mais les principaux auteurs de cette étude, Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm, et Bernard Srour, professeur junior à L'INRAE, considèrent que ces résultats, s'ils venaient à "être reproduits dans d’autres études à travers le monde", apporteraient "de nouvelles connaissances clés au débat sur la réévaluation de la réglementation relative à l’utilisation des additifs dans l’industrie alimentaire, afin de mieux protéger les consommateurs".

publié le 14 février à 17h15, Théo Rampazzo, 6Medias

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