Cancer du sein : la France détient le taux d’incidence le plus élevé dans le monde
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D’après une étude épidémiologique du Centre international de recherche sur le cancer (Circ) publiée en avril dernier, la France détient un "triste record mondial" avec 105,4 cas de cancer du sein pour 100 000 habitantes en 2022.
C’est un "triste record mondial" pour la France que rapporte Le Parisien lundi 24 juin. D’après une étude épidémiologique du Centre international de recherche sur le cancer (Circ) publiée jeudi 4 avril, la France détient le taux d’incidence du cancer du sein le plus élevé du monde avec 105,4 cas de cancer du sein pour 100 000 habitantes en 2022. "Personne ne sait comment l’expliquer, c’est bien là le problème !", s’exclame l’oncologue Jérôme Barrière, membre du conseil scientifique de la Société française du cancer (SFC), auprès du Parisien.
"Ce ne peut pas être dû au surdépistage comme cela est parfois évoqué, puisque la France occupe aussi la première place chez les femmes de moins de 49 ans, soit avant toute systématisation du dépistage", expliquait déjà le Réseau Environnement Santé (RES) dans un communiqué publié en mars dernier. Quant aux facteurs de risque du cancer du sein, la spécialiste Catherine Hill liste : "l’âge, les prédispositions génétiques (qui sont heureusement très rares), une grossesse tardive, la consommation régulière et prolongée d’alcool, le tabac, l’obésité ou encore la pollution". Cependant, certains facteurs seraient plus fréquents en France sans qu’il soit possible d’affirmer un lien de causalité avec le taux record d’incidence.
Le taux de mortalité du cancer du sein est en baisse en France
Cependant, il y a une bonne nouvelle dans la lutte contre le cancer du sein en France. Le taux de mortalité est en baisse continue depuis plusieurs années. En France, chaque année, environ 12 000 femmes meurent des suites d’un cancer du sein, soit environ 17 décès pour 100 000 habitantes. Les traitements sont de plus en plus efficaces et les dépistages sont de plus en plus adaptés à chaque femme. "Avec l’intelligence artificielle et des traitements encore plus efficaces, on peut espérer que cette baisse se poursuive", indique le docteur Thomas Bachelot du Centre Léon Bérard.
Enfin, pour Catherine Hill : "On est bons en curatif mais catastrophiques en prévention." En effet, "dans les pays du nord de l’Europe, les taux de participation au dépistage organisé à partir de 50 ans sont souvent plus élevés qu’en France", illustre Emmanuelle Fourme, oncogénéticienne et épidémiologiste à l’Institut Curie.
publié le 24 juin à 15h43, Capucine Trollion, 6Medias