Société

Après le Covid-19, cette "bombe à retardement" qui menace la santé publique

© Moritz Thibaud/ABACA/Photo d'illustration - Une infirmière dans le CHU de Bordeaux (illustration)

La Fédération hospitalière de France (FHF) et franceinfo ont publié lundi 18 mars une étude sur la santé publique en France quatre ans après la crise du coronavirus. Si le niveau d’activité en 2023 a "au global, retrouvé le niveau observé en 2019", des disparités aux accès aux soins et le recul du nombre d’interventions médicales sont alarmants.

Le 17 mars 2020, la France démarrait son premier confinement en pleine pandémie du Covid-19. Quatre ans plus tard, la Fédération hospitalière de France (FHF) et franceinfo publient, lundi 18 mars, un bilan sur la santé publique dans le pays. Si le niveau d’activité en 2023 a "au global, retrouvé le niveau observé en 2019", le baromètre révèle "l'existence d'une forme de dette de santé publique". C’est-à-dire, "d’activité à rattraper ou de conséquences durables sur l’état de santé de la population de prises en charge intervenues avec retard", précise le document.

Et c’est là que la situation est alarmante. Il y a eu 600 000 opérations de chirurgies lourdes de moins que prévu, entre 2019 et 2023. A titre d’exemple, 260 000 endoscopies n’ont pas pu être réalisées, les greffes sont en recul de 7,5 % par rapport au niveau attendu en 2023. La FHF souligne également le "retard pris sur la détection de certains cancers" et la "prise en charge insuffisante pour les diabétiques de plus de 35 ans".

Renoncements aux soins et hausse de retards des prises en charges

"Entre difficulté d’accès aux soins et difficultés économiques, plus de six Français sur dix ont déjà renoncé à au moins un acte de soin au cours des cinq dernières années", constate la FHF. 50 % des personnes ont renoncé à consulter à cause du délai d’attente trop long pour prendre un rendez-vous et plus de 40 % n’ont pas consulté à cause de problèmes économiques. C’est ce qui crée cette "dette de santé publique", inquiétante du point de vue de la FHF car elle "pourrait bien devenir une bombe à retardement de santé publique si nous ne prenons pas le sujet à bras-le-corps", prévient Arnaud Robinet, le président de la FHF. "J’appelle les pouvoirs publics à ne pas prendre ces données à la légère : nous ne devons pas rater notre sortie de la pandémie", ajoute-t-il.

Comment y remédier ?

Pour le président de la FHF, "il est temps de lancer un débat démocratique et scientifique approfondi sur ce sujet" et de "donner à l’hôpital public, et aux CHU notamment, les moyens pour assurer leur rôle irremplaçable sur les filières essentielles".

publié le 18 mars à 16h46, Capucine Trollion, 6Medias

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