Insolite

Le GIGN défonce son appartement par erreur, elle doit avancer les 20 000 euros de réparation

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"Je suis la banque de l’Etat". Tanja Miletic a découvert son bien immobilier dévasté après une intervention du GIGN, le 22 janvier dernier. Situé à Vierzon (Cher), il a été perquisitionné par erreur dans le cadre de l’enlèvement de David Balland, cofondateur de Ledger. La propriétaire va devoir avancer la note avant d’engager la procédure d’indemnisation.

La très mauvaise surprise à 20.000 euros. Tanja Miletic "n’a rien contre les forces de l’ordre qui ont parfaitement fait leur travail" assure-t-elle au micro du Parisien. Cependant, l’erreur du GIGN va lui coûter cher dans son bien locatif de Vierzon (Cher). Le 22 janvier, dans le cadre de l’enquête sur l’enlèvement de David Balland, cofondateur de Ledger (entreprise spécialisée dans la cryptomonnaie) et de son épouse, le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) va mener une opération chez elle. Et pour garantir l’effet de surprise, les forces de l’ordre investissent un appartement pensant que les ravisseurs s’y trouvaient.

Portes d’entrée, lit tout neuf, vitres et volets roulants cassés… un ouragan est passé dans le logement de la jeune femme. Résultat : quelques jours après, la propriétaire, Tanja Miletic, voit les dégâts évalués à plus de 20 000 euros, sans compter la perte d’exploitation sur plusieurs mois.

L’Etat la contraint de tout avancer

"J’ai la chance d’avoir ces liquidités de côté [...] mais je trouve cela exagéré." Tanja n’a pas le choix, elle doit faire "l’avance du montant des travaux résultant de la réparation intégrale du préjudice avant d’engager une procédure d’indemnisation" a-t-elle reçu comme indication dans une lettre faisant suite à l’intervention du GIGN.

Un sacré problème. “Aucune assurance n’accepte de me rembourser, ni celle qui est censée couvrir mon activité de loueur, ni celle qui est censée couvrir mon bien immobilier.” Et pendant ce temps, l’État la contraint à tout avancer avant d’espérer un éventuel remboursement. “Et on sait que les délais sont très longs !” s’est exclamée Tanja Miletic qui parle même d’un "scandale". "On me dit qu’il y en a au moins pour six mois, mais dans les témoignages que je reçois, les personnes n’ont jamais été remboursées ou ça a pris au moins un an." Affaire à suivre.

publié le 15 février à 18h10, Teddy Perez, 6Medias

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