Découvrez le texte de la dictée géante des Champs-Élysées
© Blondet Eliot/ABACA - Plusieurs milliers de personnes se sont réunies sur les Champs-Elysées, dimanche 4 juin, à l'occasion d'une dictée géante.
Sur la plus belle avenue du monde, trois groupes de 1 700 personnes ont participé à un exercice insolite : une dictée géante. L’ambition de cet événement : entrer au Guinness World Records, rapporte Ouest-France qui s’est procuré le corrigé.
Ils cherchaient à battre un record. Dimanche 4 juin, 1 700 passionnés d’orthographe se sont retrouvés sur les Champs-Élysées (Paris), à l’occasion d’une dictée géante, sous l’œil attentif du Guinness World Records. Les experts du célèbre guide divulgueront dans quelques jours si le record a été validé. Deux autres sessions de l'exercice ont été lues à la suite de la première, portant à 5 000 le nombre de participants à cet exercice, plutôt insolite, sur la plus belle avenue du monde. Au total, 40 000 personnes avaient initialement postulé, précise Ouest-France.
Un "professeur" différent par dictée
Sur l’avenue, nos confrères ont rencontré le youtubeur Carlito, fils de Guy Carlier, connu pour ses vidéos potaches. "Je suis fan de dictée et de littérature. À l’école, c’était la seule matière où j’étais bon. Je crois que je suis plutôt pas mauvais en orthographe. Mais il paraît que la dictée va être difficile. On verra bien les résultats", leur a-t-il glissé. Dans le rôle du professeur, d'abord Augustin Trapenard. Le journaliste littéraire a lu un extrait de la nouvelle La Mule du Pape. Celle-ci était elle-même tirée du recueil écrit par Alphonse Daudet en 1968, Les Lettres de mon moulin. Les deux lectures suivantes ont été réalisées par la romancière Katherine Pancol et l’élu parisien Pierre Rabadan.
Nos confrères ont pu se procurer la correction : "Qui n’a pas vu Avignon du temps des Papes, n’a rien vu. Pour la gaieté, la vie, l’animation, le train des fêtes, jamais une ville pareille. C’étaient, du matin au soir, des processions, des pèlerinages, les rues jonchées de fleurs, tapissées de hautes lices, des arrivages de cardinaux par le Rhône, bannières au vent, galères pavoisées, les soldats du Pape qui chantaient du latin sur les places, les crécelles des frères quêteurs ; puis, du haut en bas des maisons qui se pressaient en bourdonnant autour du grand palais papal comme des abeilles autour de leur ruche, c’était encore le tic tac des métiers à dentelles, le va-et-vient des navettes tissant l’or des chasubles, les petits marteaux des ciseleurs de burettes, les tables d’harmonie qu’on ajustait chez les luthiers, les cantiques des ourdisseuses ; par là-dessus le bruit des cloches, et toujours quelques tambourins qu’on entendait ronfler, là-bas, du côté du pont. Car chez nous, quand le peuple est content, il faut qu’il danse, il faut qu’il danse ; et comme en ce temps-là les rues de la ville étaient trop étroites pour la farandole, fifres et tambourins se postaient sur le pont d’Avignon, au vent frais du Rhône, et jour et nuit l’on y dansait, l’on y dansait… Ah ! l’heureux temps ! l’heureuse ville !"
publié le 4 juin à 20h00, Orange avec 6Medias