Bourges : des chauves-souris retardent la démolition d’une tour HLM
© Salmar/Pixabay/Photo d'illustration
Dans le quartier Turly à Bourges, la destruction d’une tour HLM est retardée à cause de colonies de chauves-souris qui hibernent.
Nous ne sommes pas à Gotham City, la ville de Batman, mais bien à Bourges. Comme le raconte France Bleu, lundi 25 mars, la destruction d’une tour HLM du quartier Turly est retardée à cause des pipistrelles qui hibernent. Au départ, la tour devait être détruite au mois de mars, jusqu’à la découverte des centaines de chauves-souris dans le bâtiment. "Les spécialistes nous ont signalé que plus de 200 mammifères continuaient d'y hiberner, on a donc retardé la démolition", explique Emmanuel Riotte, président de Val de Berry, le bailleur social, de la tour HLM.
Les travaux reprendront au mois d’avril, puisque toutes les chauves-souris devraient être parties avec le printemps. Le Val de Berry a un partenariat avec l’association Chauve qui peut, pour préserver les chauves-souris. Elles peuvent être logées ensuite dans des gîtes conçus spécialement pour elles et installés dans les bâtiments rénovés. "C'est vraiment exemplaire ce partenariat avec Val de Berry", raconte Laurent Arthur, spécialiste de la chauve-souris et trésorier de l'association Chauve qui peut. Il est ravi que le bailleur social arrête de lui-même les chantiers lorsque ces petites bêtes sont trouvées sur les lieux. "Notre challenge est aussi de former des spécialistes pour œuvrer à l'échelle de toute la France", ajoute-t-il, car il y a "des centaines de milliers d'immeubles qu'il faut réhabiliter sur le plan thermique ou détruire".
Un autre chantier retardé près de Bourges
La rénovation thermique d’une autre résidence à Saint-Amand-Montrond, près de Bourges, a même été stoppée pour que les animaux ne meurent pas de chaud, prisonniers des panneaux isolants, en décembre dernier. Les travaux ont repris quatre mois plus tard. "Les entreprises ont dû démonter les échafaudages et devront les remonter ensuite. C'est 5.000 euros en plus sur la facture pour nous", analyse le maire Emmanuel Riotte. Cependant, il précise : "On a signé une charte avec le muséum de Bourges et l'association Chauve qui peut il y a sept ans et on tient nos engagements. La biodiversité, ça n'a pas de prix."
publié le 25 mars à 14h15, Capucine Trollion, 6Medias