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Haut-Rhin : un homme, soupçonné d’avoir tué sa conjointe, libéré par erreur

© M Strikis - Wikimedia commons - Le tribunal de Mulhouse.

En oubliant de statuer sur la détention provisoire d’un homme soupçonné d’avoir tué sa conjointe, les magistrats de la cour d’appel de Mulhouse (Haut-Rhin) ont permis à celui-ci d’être remis en liberté avant son procès, explique RMC.

"Il a enlevé la vie de ma sœur, mais il est en liberté. Je ne comprends pas que les juges et les greffiers ne reprennent pas le dossier en main." La sœur d’une femme mortellement blessée par une arme à feu en 2022 n’en revient pas. Mercredi 24 avril, elle explique à RMC ne pas comprendre la décision de justice. "Là, cette semaine, ils devraient l’incarcérer tout de suite. On se demande encore si on peut faire confiance à la justice", déplore-t-elle. En oubliant de statuer sur la détention provisoire de l’homme soupçonné d’avoir tué sa sœur, les magistrats de la cour d’appel de Mulhouse (Haut-Rhin) ont permis à celui-ci de sortir de prison avant son procès.

La radio rappelle que le suspect - et conjoint de la victime - a toujours invoqué un tir accidentel, parti alors qu’il manipulait une arme à feu. Jeudi 18 avril, la chambre de l’instruction statuait sur la requalification des faits de meurtre en homicide involontaire. C’est là qu’elle a commis une erreur. Depuis, le mis en examen a été libéré en attente de son procès.

"Une ‘dangerosité criminologique’"

Joint par RMC, le parquet de Mulhouse a confirmé les "termes de l’arrêt de la Chambre de l’instruction, n’ayant ni confirmé la détention provisoire ni décidé de mesure de contrôle judiciaire entraînant la mise en liberté du prévenu". Il n’a pas fait d’autres commentaires. En effet, le suspect n’est soumis à aucun contrôle judiciaire, déplore Fabien Arakelian, l’avocat des parties civiles. "Trois magistrats d’une cour d’appel n’ont pas été capables d’ouvrir un code de procédure pénale. A minima, on aurait pu quand même lui interdire de s’approcher des parties civiles", ajoute-t-il.

L’avocat souligne que le mis en examen "n’a même pas l’interdiction de détenir une arme, alors que l’expert psychiatre a évoqué, le concernant, une ‘dangerosité criminologique’". Si elle souhaite rattraper son erreur, la justice n’a qu’une solution : juger le plus vite possible ce dossier dans lequel le mis en cause encourt jusqu'à cinq ans de prison.

publié le 24 avril à 11h38, Cathy Gerig, 6Medias

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