Faits divers

Un enfant de quatre ans fauche un piéton au volant d’une Bentley, le père condamné

© Motorsport Images / Panoramic

Le tribunal de Monaco a condamné un homme, vendredi 26 juillet 2024, pour avoir laissé son fils de quatre ans sans surveillance dans sa Bentley. L’enfant a réussi à se mettre au volant et a gravement blessé un piéton à Monte-Carlo.

C’est une histoire peu commune que le tribunal de Monaco a eu à juger ce vendredi 26 juillet. Le 16 juillet 2021, devant l’Hôtel de Paris de Monte-Carlo, un enfant de quatre ans a écrasé un piéton avec la Bentley de son père, nous révèle le quotidien Monaco-Matin.

Le père, un Arménien de 54 ans résidant à Prague, remettait ses clefs au voiturier de l’hôtel lorsque son enfant s’est glissé au volant de son véhicule de luxe. Parti à une dizaine de km/h, l’enfant a percuté un piéton, résident monégasque belge de 53 ans. L’homme, coincé sous les roues, n’a dû son salut qu’à des passants accourant pour soulever le véhicule. Blessé, il tombera dans le coma. Il lui faudra un an et demi de soins pour s’en remettre.

Un insert dans la ceinture empêche la sécurité de fonctionner

D’après les experts, l’homme n’avait pas éteint son moteur, laissant le mode "drive" au lieu de passer le véhicule en "parking" lorsqu’il a quitté la voiture, laissant son fils sans surveillance. Une sécurité aurait dû s’enclencher, au moment où le conducteur détachait sa ceinture. Sauf que le père avait glissé un insert, sorte de ceinture factice, pour éviter que l’alarme ne sonne et ne pas avoir à mettre sa ceinture. "Je savais qu’à Monaco la ceinture de sécurité n’était pas obligatoire", expliquait-il deux semaines plus tôt au procès technique, censé déterminer les responsabilités de l’accident. À la barre, l’avocat de la défense a plaidé la relaxe, estimant que la Bentley était alors sous la garde juridique du voiturier de l’hôtel. La responsabilité n’étant alors plus pénale mais civile, puisque couverte par la compagnie d’assurances du véhicule.

Une plaidoirie qui n’aura pas convaincu les juges. Ce vendredi, le père a été reconnu "entièrement responsable des faits", rapporte Monaco-Matin. Il a été condamné à un an de prison avec sursis et devra verser une provision de 100 000 euros à la victime. Le tribunal a renvoyé l’affaire sur intérêt civil au 18 octobre prochain, concernant l’indemnisation : la partie civile en demandait 180 000 euros.

publié le 23 juillet à 11h12, Auguste Breton, 6Medias

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