Faits divers

Turquie : un étudiant français se suicide après une greffe de barbe ratée

© Photo Abaca - un couloir d'hôpital (Photo d'illustration)

Mathieu, 24 ans, s’était fait faire une greffe en mars 2024 à Istanbul mais le chirurgien était en fait un agent immobilier, a raconté son père sur France 3 Provence-Alpes-Côte-d’Azur vendredi 25 octobre. Souffrant d’abord d’un choc post-traumatique puis de dysmorphisme, Mathieu a mis fin à ses jours en juin dernier.

"Il disait : 'regardez, vous m’avez enlevé trop de cheveux, vous avez détruit ma vie'. Mon fils avait mal, ça le brûlait sous la barbe, derrière la tête, nuit et jour". Ces mots sont ceux du père de Mathieu, jeune homme de 24 ans qui s’est suicidé en juin dernier après une opération en Turquie pour étoffer sa barbe qui a tourné au drame. Jacques Vigier-Latour a raconté son histoire auprès de France 3 Provence-Alpes-Côte-d’Azur le vendredi 25 octobre. "Si ce témoignage pouvait éviter que ça se reproduise, alerter tout le monde, je pense que ce serait rendre hommage à Mathieu", a-t-il expliqué.

Les faits remontent au mois de mars 2024. Mathieu part en Turquie pour une opération de chirurgie esthétique. Les prix sont attractifs : 1 300 euros la greffe de barbe, soit cinq fois moins qu’en France. Quand il se réveille, alors qu’il affirmait avoir choisi une clinique agréée par le ministère de la Santé turc, Mathieu ne se reconnaît pas. Le résultat ne le satisfait pas. Quelques recherches plus tard, l’étudiant se rend alors compte que son chirurgien est en réalité un agent immobilier.

900 bulbes du cuir chevelu arrachés

Mathieu va alors se mettre en quête de trouver un spécialiste capillaire en France, en vain. Un médecin accepte finalement de le prendre en charge en Belgique. Ce dernier constate alors que 900 bulbes du cuir chevelu ont été arrachés et ne repousseront jamais. La barbe de Mathieu est, elle, mal dessinée et ne semble pas naturelle. Si le docteur Jean Devroye assure avoir "vu pire" et qu’il était en train de "corriger" l’erreur, il estime que la cause principale du mal-être de Mathieu était le sentiment d’avoir été trompé. Souffrant d’abord d’un choc post-traumatique puis de dysmorphisme, Mathieu a mis fin à ses jours en juin dernier dans sa chambre d’étudiant à Paris.

publié le 26 octobre à 16h18, Lola Dhers, 6Medias

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