Faits divers

Suicide d'un ado à Poissy : le courrier du rectorat est "une honte", tonne Gabriel Attal

© Capture d'écran BFMTV - Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal.

Le 5 septembre dernier, un adolescent mettait fin à ses jours dans sa chambre de Poissy, victime vraisemblablement de harcèlement de plusieurs camarades. Les parents avaient pourtant averti sur de tels agissements, mais le rectorat les avait enjoints d'adopter une "attitude constructive".

Le drame avait suscité l'émotion jusqu'à la première dame, Brigitte Macron, qui s'était rendu au chevet des parents. Un adolescent de 15 ans avait mis fin à ses jours par pendaison le 5 septembre dernier à son domicile de Poissy. Pourtant, aujourd'hui, la question se pose quant à savoir si ce terrible drame aurait pu être évité. Comme le rapporte BFMTV, samedi 16 septembre, un signalement avait été fait auprès de la direction de l'établissement au mois d'avril sur un supposé harcèlement de leur fils. Dans leur courrier, les parents du jeune homme menaçaient alors de déposer plainte contre le chef d'établissement, sur sa "responsabilité" en cas de "catastrophe". Le rectorat, lui, avait enjoint les parents à adopter une "attitude constructive". La Première ministre a dénoncé cette réponse, samedi.

Scolarisé au lycée professionnel Adrienne-Bolland de Poissy, en troisième prépa professionnelle, le jeune homme aurait été la victime ces derniers mois de harcèlement scolaire de la part de deux camarades. Une situation sur laquelle ses parents avaient décidé d'agir, en déposant une main courante au commissariat de la ville. Devant l'absence de réponse du proviseur, les parents avaient décidé de lui écrire une lettre. Dans cette dernière, ils évoquaient une situation "incompréhensible", laissant l'un de ses élèves subir une "violence verbale et psychologique", et ce, sans réagir.

Elisabeth Borne et Gabriel Attal dénoncent le courrier du rectorat

Le rectorat de Versailles s'était alors emparé de l'affaire, deux semaines après l'envoi de l'édit lettre. "Vous avez remis en cause les fonctions et menacé de dépôt de plainte le personnel de direction du lycée professionnel", a-t-il écrit. Et d'aller encore plus loin, mentionnant l'article du Code pénal faisant écho aux dénonciations calomnieuses. Pour l'heure, une enquête administrative est en cours pour faire la lumière sur ce drame.

Interrogée samedi, lors des Journées européennes du patrimoine à Matignon, Elisabeth Borne a déploré un "courrier choquant" de la part du rectorat. La Première ministre a estimé qu'il y avait eu "une défaillance sur le type de réponse".

Le ministre de l'Éducation nationale a lui aussi réagi au micro de BFMTV. Apportant son soutien à la famille de Nicolas, il a estimé que le courrier était "une honte". L'enquête administrative "permettra d'établir la manière dont les faits se sont déroulés et les différentes responsabilités. J'en prendrai connaissance avec une attention absolue et, surtout, j'en tirerai toutes les conclusions, y compris en matière de sanctions", a-t-il poursuivi. Le nouveau locataire de la rue de Grenelle ajoute également que "dès lundi [18 septembre], je réunirai l'ensemble des recteurs, et je veux réaliser un audit sur l'ensemble des situations de harcèlement qui ont été signalées depuis l'année passée".

publié le 16 septembre à 18h00, Kévin Comby, 6Medias

Liens commerciaux