Mort de Philippine : l’avocate du suspect revient sur son enfance « chaotique »
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On en sait plus sur le profil du meurtrier présumé de Philippine, retrouvée morte au bois de Boulogne la semaine dernière. Il aurait été abandonné par son père durant son enfance. Son avocate regrette le manque de suivi après sa première condamnation et souligne un problème de réinsertion.
Une enfance "chaotique", les difficultés des centres de détention pour mineurs… L’avocate du meurtrier présumé de Philippine a confié au Parisien des éléments pour mieux connaître le profil de son client, samedi 28 septembre. Me Laura Beauvais est son avocate depuis sa condamnation en 2021 pour le viol d’une étudiante de 23 ans en 2019. Selon elle, l’enfance de Taha O. a été marquée par la mort de sa mère et l’abandon de son père en Espagne. Celui-ci lui avait promis des vacances, mais serait rentré sans lui. C’est alors qu’adolescent, Taha O. décide de rejoindre la France avant d’être pris en charge dans un foyer pour mineurs isolés à Taverny (Val-d’Oise).
Il a ensuite été incarcéré en 2021 pour un viol qu’il a fini par reconnaître. "J’avais le sentiment d’une véritable prise de conscience", explique son avocate. Il était alors en détention dans un centre pour mineurs où il était scolarisé et apprenait le français, avant son transfert "dans le secteur des majeurs". Celui-ci représentait un basculement dans le comportement de Taha O., qui "devenait inquiétant". Le jeune homme aurait été très seul, sans famille ni ami pour lui rendre visite. Des alertes auraient été transmises à la justice "sur le fait qu’il risquait de s’en prendre à lui-même", mais "on craignait un suicide, pas une récidive".
Son avocate dénonce une récupération politique
En plus de donner des éléments permettant de mieux cerner la personnalité du principal suspect dans la mort de Philippine, l’avocate de Taha O. dénonce la récupération politique de cette affaire : "Je suis hallucinée qu’on ne parle que du fait que Taha était étranger alors qu’on sait pertinemment que les viols, il y en a pléthore qui sont commis par des Français". Il faut dire que la droite de l’échiquier politique a particulièrement critiqué le traitement du cas de Taha O., qui aurait été trop rapidement remis en liberté et qui était visé par une OQTF. "Pour moi, la question n’est pas celle de l’immigration mais celle du suivi et de la réinsertion des violeurs", confie son avocate.
publié le 29 septembre à 07h54, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias