Mort de Matisse, 15 ans, à Châteauroux : les parents ne “souhaitent qu’il n’y ait pas de récupération politique”
© Abd Rabbo/ABACAPRESS.COM - La garde à vue du suspect et celle de sa mère doivent prendre fin dans l'après-midi du lundi 29 avril.
Un adolescent a succombé à des blessures au thorax et au dos par arme blanche, samedi 27 avril, à Châteauroux (Indre). Selon le maire de la commune, sur BFMTV, les parents de Matisse sont "effondrés" et souhaitent que la mort de leur fils ne fasse pas l’objet "de récupération politique". Des insultes seraient à l’origine de la rixe.
La rixe a éclaté samedi vers 18h, sur la voie publique à Châteauroux (Indre). Blessé au dos et au thorax par arme blanche, Matisse, 15 ans, est mort à l'hôpital dans la soirée, a précisé la procureure de la République, Agnès Auboin, dans un communiqué. Deux heures après le drame, un suspect, R., lui aussi âgé de 15 ans et d’“origine afghane”, a été placé en garde à vue. Sa mère aussi. Sur BFMTV, Gil Avérous (DVD), le maire de Châteauroux, a discuté avec les parents de Matisse dimanche et lundi matin. “Vous imaginez qu’ils sont effondrés”, décrit-il.
L’élu ajoute qu’ils “souhaitent qu’il n’y ait pas de récupération politique de cette affaire. Ils veulent qu’on les laisse tranquilles”. En revanche, ils apprécient les mots de soutien reçus depuis la mort de leur enfant. “Ils veulent se relever et repartir en mémoire de Matisse”, ajoute Gil Avérous. Ce dernier pense que s’il y a un message à faire passer, c’est celui-ci : “Il faut être positif, il faut penser à Matisse, il faut penser à ses parents et peut-être laisser à plus tard les commentaires qu’on peut entendre ici ou là.” Pour ce qui est d’un éventuel hommage à Matisse, le maire et les parents de la victime ont prévu d’en discuter. Mais pour l’heure, “on va peut-être attendre la fin de la procédure. Il y a encore quelques auditions. Aujourd’hui, ils ont d’autres préoccupations plus urgentes”, reprend Gil Avérous.
Insultes et coup de poing dans la matinée
Lundi 29 avril, on en sait un peu plus sur les circonstances qui ont abouti à la rixe. Selon les premiers éléments de l’enquête, le suspect serait passé à l’acte pour se venger après des violences et des insultes dont il aurait été victime en raison de ses origines afghanes, indique RMC. Dans la matinée du 27 avril, une dispute aurait éclaté entre les deux adolescents. Devant témoins, Matisse aurait insulté R. Il l’aurait traité de “fils de Ben Laden”, “fils d’Afghan”, avant de l’inviter à retourner dans son pays, et de lui donner un coup de poing au visage.
Ça ne serait pas la première fois que Matisse s’en serait pris ainsi à R. En fin d’après-midi, l’adolescent toujours en colère serait ressorti de chez lui, armé d’un couteau. Il s’en serait alors pris à Matisse qui était installé dans une voiture, avec des copains. Matisse serait sorti du véhicule avant de s’effondrer à proximité. Son agresseur aurait alors asséné d’autres coups de couteau. Quant à la mère de R., craignant une vengeance, elle aurait suivi son fils. Alors que des témoins affirment l’avoir vue frapper Matisse quand il était au sol, elle nie un tel comportement. RMC ajoute qu’après leur garde à vue, R. et sa mère seront déférés devant le pôle judiciaire criminel, afin d’être mis en examen pour la mort de Matisse.
publié le 29 avril à 12h49, Cathy Gerig, 6Medias