Faits divers

L'Abbé Pierre victime de violences sexuelles dans son enfance ? Une lettre troublante dévoilée

© Klein Bruno/ABACA - L'Abbé Pierre est décédé en 2007, sans avoir été confronté publiquement aux accusations qui le visent.

Le journal Le Monde dévoile un courrier rédigé par l'Abbé Pierre dans son enfance. Le fondateur d'Emmaüs, accusé de violences sexuelles par de nombreuses femmes, y décrit des abus qu'il aurait subis de la part de camarades plus âgés.

Les révélations s'enchaînent sur le passé de l'Abbé Pierre. Après une série d'accusations de violences sexuelles, allant jusqu'au viol et couvrant les années 1950 jusqu'aux années 2000, Le Monde dévoile ce vendredi 13 décembre une nouvelle pièce du puzzle. Dans ce courrier conservé dans les archives de l'ordre des Capucins, auquel le journal a eu accès, le jeune Henri Grouès, nom civil du fondateur d'Emmaüs, décrit ce qui semble être des violences sexuelles.

"Des grands vicieux m'entreprennent"

Les faits racontés sur 17 pages sont contemporains de son pensionnat au collège Notre-Dame des Minimes, à Lyon. Le futur Abbé Pierre est alors âgé de sept ans, et écrit en 1932 : "Des grands vicieux m’entreprennent. Je deviens durant deux mois, sous la menace d’un pistolet, leur jeu". Un témoignage qu'il adresse alors "à son maître des novices, Louis-Antoine de Clermont-Ferrand". Cet épisode le poussera à rentrer chez lui et fuir l'établissement pendant trois mois. "Quand, après, je remonte aux Minimes, les grands m’ont oublié", écrira-t-il plus tard, indiquant que ses agresseurs s'étaient faits prendre.

À la lumière de ces courriers, Le Monde évoque également une jeunesse habitée de "pulsions pressantes et désordonnées".

Les archives de l'Église ouvertes

Prédateur sexuel présumé, dépeint par de nombreuses femmes comme un homme déterminé à braver leur consentement, se montrant parfois violent et répondant même de manière virulente aux parents des victimes, l'Abbé Pierre, décédé en 2007, connaît une déchéance posthume après de nombreuses révélations et témoignages. L'Église a ouvert ses archives pour mettre à disposition d'une commission d'experts indépendants tout document permettant de faire la lumière sur ses agissements.

publié le 13 décembre à 14h09, Joanna Wadel, 6Medias

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