Faits divers

Eure : un convoi pénitentiaire attaqué, plusieurs victimes

Un convoi pénitentiaire a été la cible d’une attaque d’une extrême violence mardi 14 mai dans l’Eure. Un groupe armé a ciblé un fourgon transportant un prisonnier, tué deux agents et blessé trois autres. Le plan Epervier a été déclenché une partie de la journée pour retrouver le détenu et ses complices.

La France est encore sous le choc de l’attaque contre un convoi pénitentiaire, mardi 14 mai dans l’Eure. Un groupe armé a attaqué un fourgon du convoi au péage d’Incarville. Deux agents ont été tués, trois autres blessés. Les malfrats et le détenu, Mohamed Amra, sont activement recherchés, le plan Epervier a été déclenché avant d’être levé en fin de journée. Mohamed Amra, 30 ans, possède un casier judiciaire avec 13 condamnations dont la première quand il avait 15 ans, a expliqué Laure Beccuau, la procureure de Paris, mardi soir en conférence de presse. Il était transporté sous une escorte de niveau 3, décidée "il y a quelques semaines et non hier comme ce qu’on a pu lire sur les réseaux sociaux", a-t-elle ajouté.

Lors de la conférence de presse, Laure Beccuau a exprimé "toute compassion et tout soutien" aux familles des victimes. Elle a également ajouté : "Je veux dire le total engagement des magistrats de Paris et des fonctionnaires dans la conduite des investigations". Laure Beccuau a précisé que les deux victimes avaient 52 et 34 ans. Le premier était capitaine, pacsé et père de deux jumeaux nés en 2003. Le deuxième était surveillant-brigadier depuis 2009 et attendait la naissance d’un enfant. Les trois autres agents blessés ont 48, 52 et 55 ans. Tous sont pères de famille. Un des agents est toujours hospitalisé en urgence absolue. "Certains" agents "ont pu faire usage de leurs armes de services". Le détenu avait été transféré à la maison d'arrêt d'Evreux depuis le jeudi 11 avril pour être jugé par le tribunal correctionnel. "Il devait ensuite réintégré la maison d'arrêt des Beaumettes" à Marseille, avait souligné la procureure de Paris.

Deux véhicules brûlés retrouvés près du lieu de l’attaque

La procureure de Paris a expliqué que deux véhicules brûlés ont été retrouvés après l’attaque du fourgon pénitentiaire. Ils se trouvaient dans l'Eure, à Houetteville et Gauville-le-Campagne, à quelques kilomètres au sud du péage d’Incarville, sur la route d’Evreux. Elle a aussi affirmé que les assaillants ont essayé de mettre le feu au véhicule bélier qui a servi dans leur attaque. Des prélèvements sont en cours sur les véhicules des assaillants. "Plusieurs centaines d’effectifs de police et de gendarmerie sont mobilisés sur la scène de crime et la recherche de criminels", a précisé la procureure de Paris. Elle a conclu par : "la détermination des magistrats et des enquêteurs est et sera à la hauteur de ce déchaînement de violence". La juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO) s'est saisie de l'enquête et a chargé l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), la police judiciaire de Rouen et de Marseille du dossier. L'enquête a été ouverte entre autres pour meurtre et tentative de meurtre en bande organisée.

Les réactions d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal et Éric Dupond-Moretti

"Notre pays est en deuil", a déclaré le garde des Sceaux lors de sa sortie de la cellule de crise. "Deux hommes sont morts. L'un d'entre eux laisse une femme et deux enfants qui devaient fêter leur 21ème anniversaire dans deux jours. L'autre laisse une femme enceinte de cinq mois, des parents et bien sûr des amis", a précisé Éric Dupond-Moretti.

Emmanuel Macron a lui aussi réagi sur le réseau social à cette attaque, "un choc pour nous tous". "La Nation se tient aux côtés des familles, des blessés et de leurs collègues. Tout est mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime afin que justice soit rendue au nom du peuple français", a-t-il encore écrit, avant de conclure : "Nous serons intraitables."

Dans l'Assemblée nationale, où une minute de silence a été observée, le Premier ministre, Gabriel Attal a tenu à rendre hommage à "toutes celles et ceux qui se battent pour faire respecter le droit", après la mort de deux agents pénitentiaires. Le "pays ne reculera jamais devant les violences et les attaques (...). La République a été attaquée. Nous les traquerons, nous les trouverons, et ils paieront", a-t-il affirmé dans l'hémicycle.

publié le 14 mai à 22h44, Emmanuel Davila, Capucine Trollion, 6Medias

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