Orange avec Media Services, publié le vendredi 26 mai 2023 à 11h58
L'enfant de 10 ans a été enlevée par son père, jeudi matin en Isère. L'homme, de nationalités tunisienne et suédoise, l'a peut-être emmenée dans l'un de ces pays.
Décrit comme violent par la mère d'Eya, il avait interdiction d'approcher sa fille, selon des proches.
L'alerte enlèvement déclenchée jeudi soir a été levée, vendredi 26 mai, en milieu de matinée. Mais Eya, 10 ans, est toujours recherchée. Les enquêteurs s'orientent vers la piste d'un départ à l'étranger d'Eya, enlevée par son père, jeudi sur le chemin de l'école, à Fontaine (Isère). "Les éléments en notre possession laissent penser que le père, son complice et l’enfant sont maintenant à l’étranger", a indiqué le procureur de Grenoble Éric Vaillant. Il précise que la Suède et la Tunisie, dont le père possède la nationalité, sont "évidemment des destinations possibles". "Des mandats d'arrêt ont été délivrés par le juge d'instruction, diffusés dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen."
"Les services de police européens et les magistrats de liaison français en poste dans les pays dans lesquels le père est susceptible de se rendre sont en alerte. Une information judiciaire sera ouverte dans la journée afin d’obtenir la délivrance de mandats d’arrêt", a encore indiqué le procureur. Plus tôt, le parquet de Grenoble avait décidé de mettre fin à l'alerte enlèvement. "Les éléments recueillis grâce à cette alerte sont en cours d'exploitation", a précisé la police judiciaire.
La mère gazée en pleine rue
La fillette avait été enlevée vers 08H15, pendant qu'elle marchait avec sa mère dans la rue, devant un établissement scolaire. Le père, âgé de 53 ans, "et un complice encagoulé", ont "gazé avec du produit lacrymogène la mère de la petite fille", avait détaillé jeudi le procureur de la République de Grenoble. La photo de la fillette et du père ainsi que son identité ont été diffusées dans l'alerte enlèvement. L'immatriculation de la Peugeot 306 au volant de laquelle il est susceptible de circuler, également.
Dans un témoignage au Dauphiné Libéré, la mère a expliqué qu'elle se rendait à pied avec sa fille à l'école après avoir trouvé un pneu de sa voiture à plat pour la deuxième fois en deux jours. Selon son récit, elles ont soudain été bloquées par un véhicule, à l'intérieur duquel elle dit avoir reconnu le père de l'enfant. Pendant que le conducteur l'aspergeait de gaz lacrymogène, son "ex-mari a attrapé (l'enfant) par les cheveux et l'a fait monter de force sur la banquette arrière avec lui", a-t-elle encore affirmé, disant craindre qu'il ne l'emmène à l'étranger.
"Toujours sur ses gardes"
L'enfant, née en Tunisie où la mère était partie faire ses études et s'est mariée en 2012, a la double nationalité franco-tunisienne. La mère est rentrée en France avec sa fille en 2017, précise le Dauphiné Libéré. Selon BFMTV et Franceinfo, le père avait interdiction d'approcher sa fille. =1emUn avis de recherche publié sur les réseaux sociaux par des proches de la victime précise =1emque le père avait interdiction d'approcher la mère et sa fille depuis 2018, selon L'Indépendant. "Eya serait protégée par une interdiction de sortie du territoire jusqu'à sa majorité", indique encore le quotidien.
Selon plusieurs proches de la mère, le père d'Eya était violent et menaçant. "Amira m’a dit que son mari était violent avec elle et sa fille, qu’il était imprévisible, raconte une amie et voisine au Parisien. C’est pour ça qu’elle a quitté la Tunisie en 2018 pour venir dans les environs de Grenoble, où vit sa sœur. Le père avait interdiction d’approcher la petite, mais Amira restait toujours sur ses gardes. Elle attendait toujours que sa fille entre dans l’école avant de repartir. Son mari avait déjà proféré des menaces", raconte-t-elle. "J'ai connu Amira, elle passait ses journées dans sa voiture devant l'école, pour s'assurer qu'il ne viendrait pas récupérer sa fille à l'école", témoigne aussi une collègue de la maman pour France Bleu.