Faits divers

Enfant brûlé à la soude à Toulouse : une plainte va être déposée contre Aldi

© Sidorin Valeriy / Pixabay - Photo d'illustration

Le petit Waïl, 2 ans, avait été grièvement blessé par de la soude caustique déversée sur un toboggan dans un square par deux adolescents. On apprend que l'avocat de la famille du garçonnet prépare une action contre le groupe Aldi France, pour complicité de blessures involontaires.

Le 18 septembre dernier, l'accident survenu dans une aire de jeux à Toulouse avait suscité une vague d'émotion dans tout le pays : un enfant de 2 ans, Waïl, avait été grièvement brûlé en glissant sur un toboggan où de la soude caustique avait été déversée. L'enquête avait rapidement déterminé que le produit toxique avait été répandu dans toutes les attractions du square, par deux adolescents de 12 ans l'ayant acheté quelques mètres plus loin dans un magasin Aldi. Ce 28 septembre, on apprend par l'intermédiaire de France Bleu, que l'avocat de la famille du garçonnet, Me Pierre Debuisson, prépare une action pénale contre le groupe Aldi France, pour mise en danger de la vie d'autrui et complicité de blessures involontaires. Il compte également demander à l'enseigne un million d'euros de dommages et intérêts.

Six heures d'anesthésie générale

Depuis l'accident, Waïl a subi de nombreuses hospitalisations. Une intervention lourde visant à lui greffer de la peau sur la jambe, a nécessité six heures d'anesthésie générale : "Pour un nourrisson de un an et dix mois, c'est inimaginable. Ça confine à l'abomination" s'indigne Me Pierre Debuisson. Waïl devra subir encore plusieurs opérations, et pour l'heure, ses parents ne savent pas "s'il pourra marcher, s'il pourra courir, s'il pourra avoir une vie normale, travailler. Il y a aujourd'hui une incertitude concernant l'évolution de son état de santé, puisqu'il va y avoir une nouvelle opération sous anesthésie générale, mardi" ajoute l'avocat, qui dénonce par ailleurs "le mépris" et "le cynisme" de l'enseigne Aldi : "Personne n'a pris la peine d'appeler cette mère de famille pour savoir comment allait son enfant. Il n'y a pas eu la moindre lettre d'excuse quand la mère a essayé de d'obtenir des explications du magasin où les produits ont été vendus. Ce mépris affiché vis-à-vis de la famille de cet enfant, de la part d'un groupe qui génère des centaines de milliards d'euros de chiffre d'affaires apparaît comme totalement inacceptable."

Au cœur de la plainte déposée prochainement, l'interdiction, par un décret de 2021, de vendre des produits toxiques chimiques à des mineurs. Le personnel du magasin a t-il été formé aux risques induits par ce type de vente à des enfants ? L'avocat exige une enquête sur ce sujet, pour ne pas qu'un "nouveau drame intervienne".

Les parents de Waïl ont mis en ligne une cagnotte pour les aider à surmonter les frais de soins de leur enfant, notamment les pansements de silicone non remboursés, mais aussi "pour pouvoir lui redonner le sourire grâce à des petits cadeaux".

publié le 28 septembre à 21h56, Sabrina Guintini, 6Medias

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