"C’est choquant" : la randonneuse qui a retrouvé le crâne du petit Émile se confie
© Durand Thibaut/ABACA (Photo d'illustration)
Habitante du Vernet, Sadia est tombée nez-à-nez avec le crâne du petit garçon disparu depuis des mois, le 30 mars dernier. Alors qu’elle a pris l’initiative de le ramasser et de l’apporter aux gendarmes, elle déplore, dans les colonnes de La Provence, les rumeurs et commentaires la concernant.
Elle est celle qui a pu mettre un point final à une partie des interrogations. Le petit Émile, porté disparu depuis le 8 juillet 2023 dans le Haut-Vernet, est bien mort. Et c’est elle, qui, le 30 mars dernier, a découvert le crâne de l’enfant de deux ans, alors qu’elle faisait une randonnée dans des sous-bois situés à 1,7 km du Haut-Vernet.
Cette éventualité, Sadia, habitante du Vernet, l’avait envisagée. "Comme je pars souvent en balade, je me disais : Il ne faudrait pas que tu trouves ce petit, un jour où tu te promènes; imagine si ça devait tomber sur toi…", a-t-elle confié dans les colonnes de La Provence, samedi 17 août. Sadia explique ensuite ne pas avoir eu de doutes quant à savoir à qui appartenaient les ossements : "C'est choquant. (…) Je savais que c'était lui. C'était tout petit. (…) Et puis, vu le secteur, il ne fallait pas se raconter d'histoires. J'étais persuadée qu'il s'agissait du crâne de cet enfant". La randonneuse, qui n’avait pas emporté son téléphone portable, a alors décidé de ramasser sa macabre trouvaille et de la rapporter aux gendarmes, notamment en raison des conditions météo pluvieuses, qui auraient pu faire disparaître ces preuves.
"Je n’ai rien à me reprocher"
Ce geste, beaucoup lui ont reproché, s’interrogeant sur les raisons qui pousseraient une personne "normale à ramasser des ossements humains, parfois même en nourrissant des doutes sur une quelconque implication de sa part. Mais cela, Sadia n’en a que faire. Persuadée d’avoir fait le bon choix, elle renvoie toute critique dans les cordes : "Tant que l'on n'a pas vécu une telle expérience, on ne doit pas émettre quoi que ce soit. (…) Qui sont ces gens pour dire : Elle aurait dû faire ça ou ça ?".
"Je n'ai rien à me reprocher ni à cacher. Je n'ai rien fait de mal. C'était ensuite aux gendarmes de faire leur travail", souligne-t-elle auprès de La Provence. Malgré tout cela, Sadia, qui est croyante, souligne le quotidien régional, reste consciente d’une chose : c’est elle qui a permis à la famille du petit Émile de "faire son deuil et retrouver une sorte de paix".
publié le 17 août à 14h20, Théo Rampazzo, 6Medias