Après un piratage, des centaines de lycéens menacés de décapitation dans un courrier
© ANDBZ/ABACA - Un policier en exercice. (image d'illustration)
Mercredi 20 mars, une quarantaine de lycées et leurs élèves ont reçu des menaces d'un individu qui promet de les "décapiter" et de faire "exploser" leur établissement, révèle "Le Figaro". Le message a été envoyé après le piratage de comptes ENT.
Une quarantaine de lycées sous le choc après le piratage de comptes ENT. Comme le révèle Le Figaro, plusieurs centaines d'élèves ont reçu, mercredi 20 mars, des menaces de décapitation et de voir leur lycée "exploser". "Demain jeudi 21 mars, je ferais exploser l'établissement tout entier vers 11/15h et je décapiterais tous vos corps de kuffars pour servir Allah le tout-puissant qui règne sur le monde (sic)", est-il écrit dans le message, qui a pu être envoyé après le piratage du compte d'un élève. L'auteur des menaces affirme agir au nom de l’État islamique et détenir du C-4 (un explosif, ndlr).
"J'ai mis du C-4 partout dans le lycée et dans les classes. J'espère que vos corps de kuffars vont exploser en mille morceaux, je ramènerais mes chiens pour venir vous déchiqueter bande de mécréants", poursuit le message glaçant, précisant que l'explosif a été "mis partout" dans les locaux et les classes d’un lycée de Sèvres, dans les Hauts-de-Seine. Le suspect dans cette affaire lance également un appel pour être rejoint dans les attaques qu’il compte entreprendre et cite un verset du Coran débutant par "tuez ceux qui ne croient pas en Allah".
L'auteur activement recherché après ce "canular"
Outre ces menaces, les centaines d'élèves ont également reçu une vidéo de décapitation, précisent nos confrères. Le proviseur du lycée de Sèvres a averti la police dans les plus brefs délais afin que des investigations soient menées par les forces de l'ordre au sein de son établissement. Le message semble relever du "canular" et les enquêteurs s'attardent désormais à démasquer l'auteur du message, qui pourrait être poursuivi en justice. Les lycées visés seront sécurisés jeudi tandis que des parents d'élèves ont demandé à leurs enfants de ne pas se rendre en cours.
Le ministère de l'Éducation condamne des "menaces graves"
Ces révélations n'ont pas manqué de faire réagir sur le devant de la scène politique. Contacté par BFMTV, l'entourage de la ministre de l'Éducation, Nicole Belloubet, "condamne ces menaces graves" et a expliqué "prendre toute menace visant l'école au sérieux". "Les services de police immédiatement avisés font le nécessaire pour s'assurer de la sécurité des élèves. Plusieurs levées de doute ont déjà été effectuées entre hier soir et ce matin. Des services d'enquête spécialisés sont mobilisés pour identifier le ou les auteurs", poursuit le ministère de l'Éducation. Un accompagnement psychologique est également proposé "à tous les enfants ou adultes qui ont visionné malgré eux les vidéos choquantes".
Sur X, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a annoncé qu'elle avait saisi la justice et la police. "Cyber attaque et cyber menaces terroristes sur les lycées d’Île-de-France : la région a saisi la police et la justice. Les brigades régionales de sécurité sont sur site pour aider à la levée de doute et à la sécurisation des sites. Je souhaite que les auteurs soient rapidement identifiés et sévèrement sanctionnés", a-t-elle écrit.
L'académie de Versailles indique au Parisien qu'une vingtaine d'établissements ont été touchés dans sa circonscription, dont huit dans les Yvelines. Le lycée Jean-Rostand de Mantes-la-Jolie, le lycée Lavoisier à Porcheville et un autre à Poissy sont notamment concernés. Dans les Hauts-de-Seine, le lycée Jean-Pierre Vernant de Sèvres a été visé, ainsi que des établissements dans le Val-d’Oise. Des lycées de l'académie de Créteil ont aussi reçu des messages de menaces comme le lycée Jean-Macé de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Le ministère de l’Éducation nationale met lui en avant une vingtaine de lycées concernés, seulement en Île-de-France.
publié le 21 mars à 06h55, Quentin Marchal, 6Medias