"Allo mon fils, c’est maman" : grâce à l’IA, des escrocs clonent la voix de sa mère pour lui extorquer de l'argent
© Utrecht Robin/ABACA
Grâce à un outil d'intelligence artificielle, des cybercriminels sont parvenus à reconstituer la voix d’une mère afin d’arnaquer son fils, rapporte La Charente Libre, vendredi 27 septembre.
Une tentative d'escroquerie millimétrée et à peine croyable. Comme le rapporte La Charente Libre, vendredi 27 octobre, des cybercriminels sont parvenus à cloner la voix de la mère d'un quinquagénaire grâce à un outil d'intelligence artificielle, dans le but de lui extorquer de l'argent. Le 22 septembre dernier, la victime a reçu un appel masqué, prétendument de sa mère. La voix semblait identique : "J’entends "allo mon fils, c’est maman", raconte-t-il à nos confrères. Son interlocutrice au bout du fil expliquait avoir perdu ses affaires à la gare et demandait son numéro de carte bancaire. Toutefois, des décalages dans les réponses et des intonations étranges ont éveillé ses soupçons et il a donc fini par raccrocher.
À la fin de l'appel, le quinquagénaire compose le numéro de sa mère et comprend rapidement qu'il vient tout juste d'échapper à une escroquerie. "Je suis chez moi, comme d’habitude. Tout va bien", lui assure-t-elle, lui laissant ainsi entendre qu'elle n'était pas l'auteur de l'appel précédent. Le directeur de la plateforme cybermalveillance.gouv.fr, Jean-Jacques Latour, décrypte la manière dont les arnaqueurs s'attaquent à leurs victimes : "Les cybercriminels vont récupérer des échantillons de voix des proches des personnes qu’ils veulent usurper. Ils vont les chercher sur les réseaux sociaux ou sur des vidéos en ligne. Ils sont capables ensuite, par le biais d’un petit logiciel d’intelligence artificielle, d’enregistrer un propos, n’importe lequel, avec la voix de la personne".
Mettre l'accent sur des questions personnelles en cas de doute
Une fois qu'ils sont parvenus à reconstituer la voix, les escrocs se retrouvent confrontés au temps de latence des réponses du logiciel, auquel ils doivent dicter les réponses. S’il est facile pour les malfaiteurs d’identifier certains liens de parenté en ligne, grâce à des données publiques et de trouver les coordonnées des parents ou des enfants de la personne qu’ils souhaitent usurper, il est bien plus difficile pour eux d’être crédibles si leur interlocuteur fait référence à des conversations privées ou des points précis abordés avec son proche. Mais un manque de vigilance peut rapidement tourner en faveur des cybercriminels.
publié le 1 octobre à 14h17, Quentin Marchal, 6Medias