Environnement

"Une vente cruelle", pourquoi Decathlon est ciblé par des associations de protection animale ?

© Reynaud Julien/APS-Medias/ABACA - Un magasin de Decathlon situé à Montélimar, dans la Drôme.

Plusieurs associations de protection animale ont lancé une pétition à l’encontre de l’enseigne pour dénoncer la vente de petits poissons vivants dans certains magasins. L’entreprise se défend en invoquant une "pratique ancestrale", rapporte Libération.

Depuis plusieurs semaines, Decathlon fait face à des tombereaux de critiques. En cause, la vente de petits poissons vivants dans certains rayons pêche des magasins possédés par le géant de la grande distribution d’articles de sports et de loisirs. Comme l'a rapporté Libération mardi 2 janvier, plusieurs associations de protection animale ont récemment lancé des pétitions pour dénoncer cette commercialisation jugée "cruelle".

Ces vertébrés sont utilisés par les pêcheurs lors de la pêche au vif. Placés au bout de la canne, ils servent traditionnellement de mets d’appât pour capturer de plus gros prédateurs. Mais de nombreuses personnes estiment qu’ils n’ont pas leur place dans les entrepôts. À Beauvais (Oise), à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) ou encore (Orléans), plusieurs clients se sont rebellés pour dénoncer cette "vente cruelle". Des tracts ont été rédigés, tous appuyés par le collectif Paris Animaux Zoopolis (PAZ).

Une proposition de loi déposée en novembre

Interrogée par Libération, la cofondatrice de l’association animaliste Amandine Sansivens a évoqué le nombre de "23 pétitions" déjà publiées. Et les résultats se révèlent concluants. Selon elle, trois magasins, situés à Carcassonne (Aude), Foix (Ariège) et Bron (Rhône), ont déjà retiré les poissons à la suite du lancement des pétitions fustigeant "une véritable souffrance animale". Pour PAZ, la pêche au vif représente une pratique à bannir au regard de "la surpopulation" des poissons, de leur "stockage" et de "la pêche en elle-même".

Pas de quoi faire sourciller Decathlon, qui a justifié auprès de Libération cette commercialisation par l’histoire de cette pratique "ancestrale". L’enseigne a assuré promouvoir et distribuer des leurres, une alternative à la pêche au vif, mais la "transition ne peut pas être immédiate". Dans plusieurs pays européens, comme l’Allemagne ou l’Irlande, cette discipline a déjà été interdite, relatait fin décembre Ouest-France. En novembre, plusieurs députés de la Nupes avaient déposé une proposition de loi visant à l’interdire en France.

publié le 4 janvier à 12h30, Antoine Grotteria, 6Medias

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