Environnement

Le bilan des inondations au Népal s'alourdit pour atteindre au moins 209 morts

  • Une rue remplie de boue et jonchée de déchets à Katmandou, à la suite des inondations qui ont ravagé le Népal, le 29 septembre 2024
    ©PRAKASH MATHEMA, AFP - Une rue remplie de boue et jonchée de déchets à Katmandou, à la suite des inondations qui ont ravagé le Népal, le 29 septembre 2024
  • Une rue remplie de boue et jonchée de déchets à Katmandou, à la suite des inondations qui ont ravagé le Népal, le 29 septembre 2024
    ©PRAKASH MATHEMA, AFP - Un homme portant un sac de farine dans une rue inondée à Katmandou, le 28 septembre 2024

Le patient travail de recherche des éventuels survivants se poursuit mardi dans les quartiers de Katmandou recouverts de boue par des inondations et des glissements de terrain d'une ampleur inédite, qui ont fait au moins 209 morts au Népal.

Dans la nuit de vendredi à samedi, la capitale népalaise et une bonne partie de l'est et du centre du pays ont été soumises à un déluge jamais vu depuis vingt ans en cette fin de la saison des moussons d'été d'Asie du Sud.

Des quartiers entiers de Katmandou ont été envahis par une marée de boue et de débris en tous genres générée par la crue soudaine et exceptionnelle de la rivière Bagmati qui traverse la vallée.

Au moins 209 personnes ont été tuées dans le pays et 29 autres sont portées disparues, a indiqué le ministère népalais de l'Intérieur.

"Nous avons intensifié les secours aériens pour les personnes malades ou qui doivent encore être mises en sécurité", a précisé le ministère.

Plus de 400 personnes ont été secourues dans différents districts lundi.

L'armée népalaise a précisé avoir déjà procédé au total à plus de 4.000 évacuations, notamment avec des hélicoptères, des bateaux à moteur et des canots de sauvetage.

De nombreuses routes reliant Katmandou au reste du pays ont été noyées sous la boue.

Au moins 35 des victimes ont été ensevelies vivantes à bord de trois véhicules lorsqu'un glissement de terrain a recouvert une de ces routes, au sud de la capitale, a déclaré la police.

Des bulldozers et autres engins excavateurs ont été utilisés pour déblayer les routes.

La paralysie du réseau routier a provoqué dans la capitale les premières pénuries de légumes, dont les prix ont augmenté significativement.

- "Quartiers informels" -

"D'habitude nous recevons chaque jour 600 à 700 tonnes de légumes, hier nous n'en avons reçu que 156 tonnes", a témoigné Binay Shrestha, grossiste dans l'un des principaux marchés de Katmandou.

"La production est disponible mais elle est bloquée par l'état des routes", a-t-il ajouté.

A Katmandou, des équipes de sauveteurs bottés étaient à pied d'œuvre pour aider les habitants à nettoyer leurs logements recouverts de boue et sauver ce qui pouvait l'être.

Nilkantha Pandey, de l'organisation humanitaire Care Nepal, a souligné l'urgence d'approvisionner les victimes en eau potable et de leur trouver des relogements provisoires.

"Pour l'essentiel, ce sont des quartiers informels qui ont été affectés", a-t-il déclaré, "il est temps de répondre à ces nécessités et sans délai".

Comme l'a relevé le Centre international pour le développement intégré en montagne (Icimod), l'impact de la catastrophe a été particulièrement dévastateur dans ces quartiers nés de l'urbanisation sauvage de Katmandou.

Selon des données provisoires du département d'hydrologie et de météorologie, les stations de 14 districts avaient mesuré des précipitations record dans les vingt-quatre heures précédant la matinée de samedi.

Une station à l'aéroport de Katmandou a enregistré 240 millimètres de pluie, le plus haut niveau depuis 2002, a-t-il précisé.

Les moussons de juin à septembre provoquent chaque année des morts et des destructions dans toute l'Asie du Sud mais le nombre des inondations et des glissements de terrain meurtriers a augmenté ces dernières années.

Les scientifiques affirment que le changement climatique a aggravé leur fréquence et leur intensité.

Les précipitations se réduisent en septembre, à la fin de la saison de la mousson, a rappelé à l'AFP un climatologue de l'ICIMOD, Arun Bhakta Shrestha.

"Des précipitations de cette ampleur doivent être décrites comme anormales", a-t-il estimé. "C'est un événement climatique extrême (...) j'y vois probablement une conséquence du changement climatique".

publié le 1 octobre à 00h51, AFP

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