Inondations dévastatrices en Espagne : pourquoi la catastrophe est-elle si meurtrière ?
© Europa Press/ABACA - Des voitures emportées par le Dana dans l'agglomération de Valence (Espagne), mercredi 30 octobre 2024.
Le bilan des pluies torrentielles qui ont ravagé la région de Valence ces deux derniers jours atteint déjà les 95 morts ce jeudi 31 octobre. À l'origine de cette catastrophe, une "goutte froide" particulièrement intense, explique l'agence météorologique espagnole Aemet, citée par franceinfo.
Le bilan des violentes intempéries qui frappent le sud-est de l'Espagne n'est que provisoire et pourtant, ce jeudi 31 octobre, il atteint déjà les 95 morts. "De nombreux disparus" pourraient s'ajouter aux victimes, a indiqué mercredi soir le ministre espagnol de la Politique territoriale, Ángel Víctor Torres. Les autorités se concentrent désormais sur les recherches, selon le quotidien national El Pais.
Des crues éclair provoquées par des pluies torrentielles ont envahi les rues de Valence et de sa région, et ont aussi fait, selon les autorités locales, deux morts dans la région de Castille-La Manche, et un troisième décès plus au sud, en Andalousie. La Catalogne, au nord-est, pourrait être également touchée. Comment expliquer cet épisode, qui bat déjà plusieurs records ?
Une "goutte froide" amplifiée par le changement climatique
Il s'agit de la "goutte froide", un phénomène bien connu dans la région, engendré par une poche d'air froid située à plus de 5 000 mètres d'altitude, qui entraîne un conflit entre les masses d'air et une grande instabilité du climat, provoquant orages et pluies, explique Météo-France. La catastrophe de cet automne en Espagne est toutefois d'une intensité rare, "la plus destructrice observée dans la région de Valence depuis le début du siècle", relève l'Aemet (Agence de l'État de Météorologie), citée par franceinfo.
Un effet du réchauffement climatique ?
"Nous vivons sur une planète plus chaude [qu'autrefois], avec une atmosphère qui retient davantage d'énergie", a souligné l'agence météorologique espagnole sur X, qui indique que le 29 octobre "491 litres par mètre carré sont tombés en seulement huit heures : pratiquement ce qu'il peut pleuvoir pendant une année complète".
Si la part d'influence du réchauffement climatique dans cette catastrophe reste encore à déterminer, l'Aemet souligne que "Les régimes de précipitations évoluent (...) Il peut pleuvoir le même volume annuel, voire un peu plus, mais de manière différente, en moins de jours de précipitations". "Avec le changement climatique, la Méditerranée se transforme en bidon d'essence", pointe également le météorologue Martín León ce jeudi dans El Pais.
Des catastrophes de plus en plus proches
D'une ampleur croissante, les catastrophes naturelles ont ravagé l'Europe ces dernières années. Le Figaro rappelle ce jeudi les effets de la tempête Boris, qui a fait 22 morts en Europe centrale en septembre, ou encore la tempête Alex, qui avait provoqué la mort de 10 personnes dans l'arrière-pays niçois, en octobre 2020. En juillet 2021, une goutte froide apparue en Belgique avait fait un total de 279 morts en Europe.
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publié le 31 octobre à 08h51, Joanna Wadel, 6Medias