Valant une petite fortune, un manuscrit breton millénaire mis aux enchères à Londres
© Pixabay - Le manuscrit breton très ancien est estimée entre 350 000 et 585 000 euros. (image d'illustration)
Un manuscrit breton datant de la fin du XIe siècle sera mis aux enchères, mardi 11 juin, chez Christie’s, à Londres. Plusieurs bibliothèques et un centre de recherches bretons se mobilisent pour faire revenir le précieux exemplaire sur ses terres d’origine, rapport Ouest France.
Un manuscrit breton millénaire, en très bon état et à la valeur historique inestimable, est mis aux enchères à Londres, mardi 11 juin. Le document, produit vers l’an 1100, est une copie d’un Commentaire de l’Évangile selon Saint-Marc réalisé par un célèbre moine lettré du Moyen-Âge, Bède le Vénérable, rapporte Ouest France, vendredi 31 mai. De la taille d’un livre de poche actuel, sans enluminures, il compte 80 feuillets et a été réalisé pour l’abbaye de femmes de Locmaria, qui se situait à Quimper.
Pour Eugenio Donadoni, spécialiste du département « manuscrits et livres anciens » chez Christie’s, interrogé par Ouest-France, l’objet est “extraordinaire ! Bien souvent, on trouve des feuillets, des fragments, quatre ou cinq lignes d’un texte de Bède. Là, il est complet. C’est le plus ancien exemplaire vendu aux enchères depuis les années 1960.”
Un manuscrit estimé entre 350 000 et 585 000 euros
Un objet donc bien conservé… et rare : on ne connaît l’existence que de 225 autres documents produits en Bretagne avant la première moitié du XIIe siècle. “Nous avons peu de manuscrits de cette époque en Bretagne, explique Malik Diallo, directeur de la bibliothèque rennaise, dans les colonnes d’Ouest France. Il est intéressant du point de vue de l’histoire des femmes, de l’identité bretonne et des échanges culturels entre la Bretagne et les îles britanniques au Moyen Âge.”
C’est pourquoi le prix de ce manuscrit millénaire est estimé entre 350 000 à 585 000 euros. Une somme conséquente que la médiathèque de Quimper, la bibliothèque des Champs libres de Rennes et le Centre de recherche bretonne et celtique (CRBC) de l’université de Brest cherchent à réunir grâce des mécènes afin de ramener ce trésor inestimable sur son lieu d’origine.
publié le 31 mai à 21h26, Emma Allamand, 6Medias