Culture

Philippe Grumbach, directeur de L’Express dans les années 70, était en réalité un agent du KGB !

© ANDBZ/ABACA/Photo d'illustration

L’Express révèle dans son édition du mercredi 13 février que son ancien directeur dans les années 70, Philippe Grumbach, était en réalité un espion. Il a été un agent du KGB pendant 35 ans.

C’est une révélation digne d’un James Bond avec Sean Connery. Philippe Grumbach, le directeur du magazine L’Express dans les années 70, était en réalité un espion ! Plus précisément, un agent du redoutable KGB pendant 35 ans, apprend-on dans L’Express du mercredi 13 février. C’est l’entourage de Philippe Grumbach qui a confirmé cette information auprès de la rédaction du magazine. Et ce sont les informations d’un autre agent du KGB Vassili Mitrokhine, qui a ensuite travaillé pour le Royaume-Uni, qui ont permis d’en arriver à cette conclusion.

Les archives de l’agent Mitrokhine sont conservées à l’université de Cambridge au Royaume-Uni où le nom de Philippe Grumbach y figure. "Il y a son nom de code 'Brock', son année de recrutement en 1946 et la période pendant laquelle il a été agent du KGB donc 35 ans", explique Étienne Girard, le rédacteur en chef de L’Express qui a mené l’enquête, à franceinfo, jeudi 15 février. Grande figure du journalisme des années 70, Philippe Grumbach était considéré comme proche de François Mitterrand, Valéry Giscard d’Estaing et Pierre Mendès France. "Ce sont bien ses contacts au plus haut niveau de l'État qui intéressaient les renseignements soviétiques", poursuit Étienne Girard.

Il n’a pas influencé les articles de « L’Express »

Lors de la présidentielle de 1974 en France, Philippe Grumbach, considéré comme un "sympathisant du centre droit" dans la rédaction, avait une mission secrète : "Faire perdre la droite au profit de François Mitterrand", raconte Étienne Girard. "L'idée, c'est de faire passer Valéry Giscard d'Estaing pour le candidat des États-Unis", en faisant passer de faux documents, résume-t-il.

Cependant, Philippe Grumbach n’a pas essayé d’influencer les articles du magazine, d’après l’enquête d’Étienne Girard : "Il n'y a rien dans les archives du KGB à ce niveau-là." Étienne Girard s’est d’ailleurs entretenu avec "des dirigeants du contre-espionnage français" qui ont décrété que "sa couverture d'agent était solide parce qu'il n'utilisait justement pas L'Express à des fins de désinformation". Décédé en 2003, Philippe Grumbach a emporté bon nombre de secrets avec lui.

publié le 15 février à 19h15, Capucine Trollion, 6Medias

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