Notre-Dame de Paris : le lieu secret où reposent les vestiges de l’incendie révélé
© Jumeau Alexis/ABACA
Bois calcinés, pierres noircies, clous tordus... À deux semaines de la réouverture de Notre-Dame, des milliers de débris, considérés comme des vestiges archéologiques, sont précieusement conservés dans un entrepôt sécurisé en région parisienne. Un trésor pour les chercheurs, rapporté par TF1info.
Dans un entrepôt tenu secret près de Paris, 10 000 morceaux de bois calcinés, des blocs de pierre noircis et des agrafes métalliques récupérés après l’incendie de Notre-Dame en 2019 reposent à l’abri des regards. Classés au titre de « biens archéologiques mobiliers », ces éléments sont désormais inaliénables, rapporte TF1info.
Selon Stéphane Deschamps, chef du service régional d'archéologie de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) d’Île-de-France, ce statut confère à ces débris une valeur inestimable pour la recherche et la conservation du patrimoine.
Ces vestiges, issus de la charpente du XIIIᵉ siècle, des voûtes et de la flèche de Viollet-le-Duc, ont été extraits minutieusement dans des conditions extrêmes. Des engins télécommandés et des cordistes ont été mobilisés pour les récupérer, à une époque où les ruines menaçaient encore de s’effondrer. Chaque fragment a été emballé, numéroté et analysé, après avoir été localisé grâce à des relevés photogrammétriques précis.
Un drame devenu une opportunité scientifique
Malgré la tragédie, ces vestiges offrent une chance unique de mieux comprendre la cathédrale, selon Laurent Roturier, directeur de la Drac. « C'est une source extraordinaire de documentation sur cet édifice que tout le monde connaissait, mais qui n'avait jamais été étudié de manière aussi approfondie» , confie-t-il.
L'incendie, tout en étant un désastre, ouvre des perspectives inédites pour les archéologues, avec des données précieuses pour l’histoire, la science et la reconstruction de Notre-Dame.
publié le 23 novembre à 11h00, Orane Guisset, 6médias