Culture

Nanterre : Maurice Ravel est le seul compositeur du "Boléro", a tranché la justice

© JB Autissier / Panoramic/ Photo d'illustration

Vendredi 28 juin, le tribunal judiciaire de Nanterre a décrété que Maurice Ravel est le seul et unique compositeur du Boléro. Les ayants droits du compositeur et du décorateur russe Alexandre Benois demandaient à ce que ce dernier soit reconnu comme coauteur du célèbre morceau.

La justice a tranché vendredi 28 juin : Maurice Ravel est le seul et unique compositeur du Boléro, indique TF1 Info ce vendredi. Cette œuvre, qui est l’une des plus jouées et diffusées dans le monde, était au cœur d’une bataille judiciaire. Les ayants droits du compositeur et d’Alexandre Benois, décorateur russe, demandaient à ce que ce dernier soit reconnu comme coauteur du Boléro, auprès de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique). Ainsi, le Boléro reste dans le domaine public tel qu’il l’a été depuis 2016.

Si la requête des ayants droits avait été acceptée, le Boléro aurait été protégé jusqu’au 1er mai 2039. Mais, "les pièces fournies ne démontraient pas sa (d’Alexandre Benois, NDLR) qualité d'auteur de l'argument (court résumé, ndlr) du ballet", a indiqué le tribunal. La thèse d’une coauteure lésée, la chorégraphe Bronislava Nijinska, a également été balayée par le tribunal. Elle n’a "jamais figuré sur la documentation du 'Boléro' comme coauteur". Josée-Anne Bénazéraf, l’avocate de la Sacem, a d’ailleurs déclaré : "Le tribunal a dit, en substance, que la Sacem avait eu raison de résister au stratagème des héritiers Ravel visant à étendre artificiellement et au-delà du raisonnable la durée de protection du 'Boléro'".

L’héritière de Maurice Ravel condamnée à verser un euro symbolique

Evelyne Pen de Castel, l’héritière de Maurice Ravel, a été condamnée à verser un euro symbolique à la Sacem "en réparation de son préjudice résultant de l'abus de droit moral d'auteur", a détaillé le tribunal. TF1 Info rappelle qu’en France, une œuvre est protégée pendant toute la vie de son auteur puis pendant 70 ans après sa mort, avant de tomber dans le domaine public. Le Boléro a été protégé pendant 78 ans et quatre mois, car la loi prévoit de compenser le manque-à-gagner des artistes pendant les deux Guerres mondiales.

publié le 29 juin à 09h08, Capucine Trollion, 6Medias

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