Culture

La tribune en soutien à Gérard Depardieu fait débat, Pierre Richard évincé d’une association

© ANDBZ/ABACA - Pierre Richard fait partie de la soixantaine de signataires de la tribune en soutien à Gérard Depardieu.

Pierre Richard, signataire de la tribune en soutien à Gérard Depardieu publiée dans Le Figaro, n’officiera plus en tant qu’ambassadeur des Papillons, une association qui lutte contre toutes les violences faites aux enfants, explique BFMTV. Le texte suscite de nombreuses réactions.

Un texte et des signatures qui passent mal. Mardi 26 décembre, au lendemain de la publication d’une tribune en soutien à Gérard Depardieu dans Le Figaro, l’acteur Pierre Richard - qui fait partie des signataires - s’est vu démis de son rôle d’ambassadeur de l’association Les Papillons, qui a vocation à lutter contre les violences faites aux enfants. "Parce que la tribune de soutien à Gérard Depardieu qu'il a signée est indécente, Pierre Richard n'est plus un des ambassadeurs de l'association Les Papillons", a ainsi affirmé le président de la structure, Laurent Boyet sur X (ex-Twitter), rapporte BFMTV.

"Pierre Richard était depuis près de trois ans l’un des ambassadeurs de l’association. Cela veut dire quelque chose (...) Alors, quand j’ai vu son nom dans la liste des signataires de cette tribune, il était évident, justement au nom de tous nos combats, qu’il ne pourrait pas rester à nos côtés", a également expliqué le président de l'association dans Libération, assurant que son organisation sera "toujours du côté des victimes".

Un texte polémique

La tribune en soutien à Gérard Depardieu semble bel et bien faire débat, le président de l’association les Papillons n’est pas le seul à la critiquer. Sur son compte X (ex-Twitter), la journaliste Audrey Pulvar a notamment qualifié les signataires de "grands malades". Sur le même réseau social, l'eurodéputée Karima Delli s'est dite "choquée et scandalisée", estimant que la tribune renvoyait "le signal de continuer à ne pas croire les victimes, à piétiner leur parole en toute impunité." Le désormais ex-ministre de la Santé Aurélien Rousseau s'est également fendu d'un tweet dans lequel il a affirmé que, contrairement à ce que suggère la tribune, personne ne souhaitait effacer Gérard Depardieu. "Effacer la parole et la souffrance des victimes, par contre, cela m’a l’air bien engagé", a-t-il dénoncé.

Les associations féministes ont également critiqué le texte, estimant qu’il représente un "crachat au visage des victimes", relaie BFMTV. Auprès de la chaîne, la cofondratrice de #MeTooMedias Emmanuelle Dancourt dit ressentir "une incompréhension quand (elle entend) parler de torrent de haine qui se déverse sur Depardieu… Il n’y a jamais eu de vengeance (de la part des plaignantes, ndlr)".

Des propos obscènes

Dans le texte publié dans le Figaro lundi, "N’effacez pas Gérard Depardieu", le comédien est qualifié de "dernier monstre sacré" du cinéma. Le texte réagissait à la controverse suscitée par la diffusion d’un reportage de Complément d’enquête sur France 2, le 7 décembre dernier. On y voit Gérard Depardieu prononçant vraisemblablement des propos obscènes envers la gent féminine y compris envers une fillette nord-coréenne de 10 ans.

Trois plaintes pour viol et agression sexuelle visent actuellement l’acteur âgé de 74 ans qui continue de nier en bloc les accusations dont il fait l’objet. Sa statue de cire a récemment été retirée du musée Grévin. Il a également été radié de l’Ordre national du Québec et déchu de son titre de citoyen d'honneur de la commune d'Estaimpuis (Belgique) depuis le scandale.

publié le 26 décembre à 22h40, Nathan Hallegot, 6Medias

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