Redoutez-vous des grèves massives en fin d’année ?
© Ait Adjedjou Karim/ABACA
Trains, avions, routes… Les grèves risquent de se multiplier d’ici la fin de l’année 2024, avec pour conséquence de déstabiliser le déroulement des fêtes. Craignez-vous que cela ne perturbe votre mois de décembre?
Le mois de décembre approche et des milliers de Français se préparent déjà à prendre la route pour rejoindre leurs proches pour les fêtes et les vacances de Noël. Mais en cette fin d’année, les syndicats de plusieurs corps de métiers ont annoncé des préavis de grèves importants, qui risquent bien de perturber les voyageurs.
À partir de jeudi 14 novembre, le trafic aérien sera fortement perturbé. Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a appelé à une grève nationale, en opposition à l’annonce faite par le gouvernement d’augmenter la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), dans le but de tripler ses recettes fiscales pour l’État. "Alors que de nombreux acteurs du secteur aérien se remettent à peine des effets prolongés de la période de la crise de Covid-19, cette imposition supplémentaire entraînera à terme des dizaines de milliers de suppressions d'emplois en France", assure le syndicat. Si cette hausse, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier, est maintenue, il y a fort à parier que la grève du secteur aérien se prolongera au mois de décembre.
Une "grève illimitée" à la SNCF ?
De son côté, l’intersyndicale des cheminots a appelé à une "grève illimitée" à compter du 11 décembre. Dans un communiqué, la CGT, l’Unsa, Sud-Rail et la CFDT Cheminots réclament d’une seule voix un moratoire sur la disparition annoncée de Fret SNCF, entreprise leader du fret ferroviaire en France, qui va disparaître le 1er janvier, pour se scinder en deux sociétés distinctes (Hexafret et Technis). Les syndicats pointent du doigt "la privatisation dans les activités TER, Transilien et Intercités", sous l’effet de l’ouverture à la concurrence réclamée par l’Union européenne, pour "une stratégie de dumping social (mise en concurrence des salariés, ndlr) et de rentabilité financière sans limite".
La colère gronde aussi du côté des agriculteurs. À partir du 15 novembre, "sans décision forte et immédiate de l’État, les agriculteurs bloqueront le fret alimentaire français", préviennent les syndicats. Dans le cadre de négociations liées à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur (marché composé d’une grande partie des pays d’Amérique du Sud), ils craignent l’arrivée de produits agricoles d’outre-Atlantique, avec notamment des normes environnementales et sanitaires bien plus souples que celles imposées en Europe.
Enfin, la fonction publique pourrait aussi entrer en grève prochainement, pour protester contre l’alignement du public avec le privé concernant le nombre de jours de carence lors d’arrêts maladie (1 jour dans le public, 3 jours dans le privé). Les syndicats FO et CGT ont appelé à la mobilisation, après la tenue d’une réunion stérile avec le ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian.
publié le 11 novembre à 07h00, Auguste Breton, 6Medias