Le Samu doit-il être réorganisé dans la gestion des appels ?
© Batard Patrick/ABACA
Alors que plusieurs drames auraient vraisemblablement pu être évités ces derniers mois sans des dysfonctionnements de communication et d'intervention du Samu, les failles du service d'aide médicale urgente ont ressurgi. Selon vous, le centre de régulation des appels du Samu doit-il faire l'objet d'une réorganisation ?
C'est une problématique qui fait de plus en plus parler à mesure que les drames humains s'enchaînent dans l'Hexagone. Comme le décrypte France 3, jeudi 7 novembre, le Samu et le fonctionnement de son centre d'appels sont sous le feu des critiques après la mort de plusieurs patients laissés à l'abandon malgré des appels passés au 15. Le dernier exemple en date est celui d'Ismaël, un adolescent de 13 ans retrouvé mort à son domicile lundi 28 octobre, malgré deux appels au Samu de Bourges. Une enquête a été ouverte par le parquet de Bourges pour connaître les causes de son décès.
Mi-octobre, une jeune femme de 25 ans, Meggy, décède après une méningite foudroyante, pendant que ses proches la conduisaient à l'hôpital de Montpellier. Quelques heures avant son dernier souffle, le Samu avait été contacté à plusieurs reprises, sans que les secours ne se déplacent. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes pointent du doigt la responsabilité du Samu dans ces deux drames et s'interrogent sur le fonctionnement de son centre d'appels.
"C'est la hantise du régulateur, de prendre la mauvaise décision"
Face à la polémique grandissante, l'Afarm, l'association française des assistants de régulation médicale, a dénoncé des propos "remettant en cause le professionnalisme et l'humanisme" des ARM, dans un communiqué publié mardi 29 octobre. Le texte estime que ces "affirmations infondées" découlent "d'une méconnaissance du fonctionnement des Samu". Elle affirme que le Samu reçoit 35 millions d'appels chaque année répartis entre 2 500 assistants de régulation médicale. Le métier étant "extrêmement exigeant", avec "des milliers d'appels par an à traiter" pour chaque professionnel de santé présent, l'erreur est toujours possible, estime Philippe Chalumeau, médecin régulateur à Tours depuis 20 ans, et ancien député (LREM) d'Indre-et-Loire. "C'est la hantise du régulateur, de prendre la mauvaise décision", affirme-t-il également auprès de nos confrères.
Pour minimiser les risques, tous les Samu de France sont amenés dans les prochaines années à devenir des Sas, des services d'accès aux soins, faisant du 15 un numéro référence d'urgence et de conseil en santé. Ces Sas ont vocation à être présents dans chaque département. Face à la croissance des déserts médicaux, ils visent à désengorger les urgences en orientant certains patients qui ont besoin d’un diagnostic ou d’un soin vers la structure la plus adaptée, parfois la médecine libérale. Et vous, pensez-vous que le Samu doit-il être réorganisé dans la gestion des appels ?
publié le 8 novembre à 07h00, Quentin Marchal, 6Medias