Réforme des retraites : pensez-vous que l’abrogation ait une chance d’aboutir ?
© Jean-Bernard Vernier/JBV News/ABACAPRESS.COM
La gauche et le rassemblement national souhaitent abroger la réforme des retraites, mais pas de la même manière. De quoi ravir la macronie qui souhaite que sa réforme reste bien en place. Et vous, pensez-vous qu’il y ait une chance pour que la réforme des retraites soit abrogée ?
S’il y a bien un sujet sur lequel le RN et la gauche s’entendent, c’est l’abrogation de la réforme des retraites. Pourtant, les deux opposés ne sont pas d’accord sur la manière de faire, et donc ça coince. Mardi 29 octobre, alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale était en plein examen à l’Assemblée, les députés du NFP ont tenté de faire passer l’abrogation de la réforme par un amendement. Ils souhaitaient faire voter une hausse des taxes sur les salaires les plus élevés pour financer le retour de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans. Bien que le RN ait la même ambition, ses députés ont voté contre, aux côtés de la droite et de la macronie.
Le député RN Jean-Philippe Tanguy s’est défendu, mercredi 30 octobre, au micro de BFM-RMC, des accusations d’hypocrisie. "L’hypocrisie, c’est de faire croire qu’en taxant quelques hauts salaires, nous allons réussir à financer les retraites", a assuré le président du groupe RN à l’Assemblée. Le RN veut se débarrasser de la réforme des retraites, mais à sa manière. Alors, après plusieurs embûches, ils ont réussi à sortir un projet de loi que les députés d’extrême droite souhaitent soumettre au vote lors de leur niche parlementaire, le 31 octobre.
Le projet de loi ne peut pas être voté
Mais la macronie fait tout pour empêcher cette réforme d’être abrogée. Mercredi 30 octobre, la macroniste et présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a dégainé l’article 40 de la Constitution, rapporte Le Parisien. Celui-ci interdit aux députés de créer de nouvelles dépenses. Le RN qui voulait reculer l’âge de départ mais aussi réduire la durée de cotisation se voit donc dans l’impossibilité de faire voter sa loi. Cela ne les empêchera pas d’en discuter afin de maintenir le débat parlementaire sur le sujet des retraites.
La gauche tentera également de faire passer une loi d’abrogation lors de la niche parlementaire de LFI, le 28 novembre. Reste à trouver la solution pour que cela ne représente pas plus de dépense afin d’éviter que l’article 40 ne soit à nouveau dégainé.
publié le 31 octobre à 07h00, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias.