Agriculteurs en colère : craignez-vous une nouvelle paralysie du pays ?
© Jumeau Alexis/ABACA - Les manifestations agricoles de février 2024 avaient paralysés de nombreux axes autoroutiers.
Moins d'un an après la mobilisation massive du monde agricole, les blocages qui avaient rythmé le début de l'année 2024 pourraient être de retour. Les syndicats FNSEA et JA ont appelé à une "reprise des actions" dès le 15 novembre. Faut-il craindre une nouvelle paralysie du pays ?
La menace d'une reprise des blocages couvait depuis la rentrée. Les agriculteurs pourraient à nouveau manifester cet hiver pour dénoncer les difficultés de la profession, que les mesures du gouvernement Attal n'ont pas su endiguer. "Nous appelons notre réseau à une reprise des actions à partir du 15 novembre 2024", ont déclaré lundi 21 octobre dans Ouest-France Arnaud Rousseau, président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et Pierrick Horel, président des Jeunes Agriculteurs (JA), deux des principaux syndicats du monde paysan. Mais faut-il pour autant craindre une paralysie du pays, comme en début d'année ?
Le retour des opérations "On marche sur la tête"
Depuis la série d'engagements pris par l'ancien exécutif pour répondre à la crise, les agriculteurs n'ont cessé de se montrer sceptiques, dans l'attente de résultats. Leur colère est montée d'un cran depuis le début du mois d'octobre, avec des actions "On marche sur la tête" menées dans plusieurs communes. Des panneaux de villes et villages ont été retournés ou échangés dans le Loir-et-Cher et la Drôme, comme lors des prémices de la dernière mobilisation, note France 3.
Un simple avertissement ?
Le signe d'un nouveau mouvement d'ampleur ? Difficile de savoir pour l'heure si les mêmes proportions que l'hiver dernier seront atteintes, mais la potentielle conclusion d'un accord lors du G20 de Rio les 18 et 19 novembre prochains, entre l'Union européenne et le Mercosur, alliance économique des pays sud-américains, pourrait tout embraser. "Ce n'est pas une ligne rouge. C'est une ligne écarlate !", a prévenu Arnaud Rousseau dans les colonnes de Ouest-France.
Dans un communiqué commun, les syndicats dénoncent les risques d'une production de marchandises en masse, dont de la viande bovine qui serait alors produite "dans des conditions inacceptables", "sans traçabilité", avec "l'utilisation d'antibiotiques activateurs de croissance". L'appel à la mobilisation pourrait donc être un avertissement lancé à l'exécutif avant le sommet brésilien. Après sa visite aux agriculteurs il y a deux semaines, Michel Barnier pourrait être de retour dans les champs plus rapidement que prévu.
publié le 23 octobre à 07h00, Joanna Wadel, 6Medias